Paris (© 2025 Afriquinfos)- Le salon de l’aéronautique et de l’espace organisé au Bourget ouvre ses portes ce lundi 16 juin et ce jusqu’au 22 juin à Paris. Pour sa 55ème édition, l’événement va prendre encore plus d’importance, sur fond de tensions géopolitiques mondiales et de guerre économique. Pour l’Afrique représentée par le Cameroun qui prend également part à ce sommet, ce sera une occasion de renforcer son secteur aéronautique qui est en pleine expansion.
Ce salon accueille 2.400 exposants de 48 pays dont le Cameroun, avec les Etats-Unis comme premier participant international, se retrouveront pendant une semaine sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.
Les avantages pour l’Afrique de participer au Salon de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE 2025) l’Afrique sont :
Le Développement de l’industrie aéronautique locale : En s’exposant aux innovations et aux technologies de pointe, l’Afrique peut renforcer son propre secteur aéronautique, attirer des investissements étrangers et développer des infrastructures locales.
-LaFormation et éducation : L’accès à des ressources et à des connaissances de pointe permettra de former une main-d’œuvre qualifiée, essentielle pour le développement d’une industrie aéronautique durable en Afrique.
-LaPromotion de l’innovation : En encourageant les jeunes à s’engager dans l’aéronautique, nous stimulons l’innovation locale. Les idées novatrices peuvent conduire à des solutions adaptées aux défis spécifiques rencontrés en Afrique.
-Le Renforcement des partenariats internationaux : La participation à des événements comme celui-ci ouvre la porte à des collaborations avec des entreprises et des institutions du monde entier, favorisant ainsi le transfert de technologies et de savoir-faire.
Le salon intervient au moment où le secteur aéronautique sur le continent enregistre une croissance du trafic aérien et une augmentation des investissements dans les infrastructures aéroportuaires et les compagnies aériennes. Cependant, le secteur fait face à des défis tels que les fonds bloqués, la sécurité, les coûts élevés et les perturbations géopolitiques.
Avec un accroissement du nombre de vols internationaux, l’Afrique est l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde. Selon les statistiques du Conseil international des aéroports (ACI), le trafic aérien du continent pourrait culminer à 303 millions de voyageurs dans les deux décennies à venir, contre 111 millions en 2015. Pour faire face à cet afflux touristique, et pour répondre aux ambitions toujours plus grandes des compagnies aériennes de l’Afrique, et aussi aux défis touristiques des Etats, plusieurs projets tant de constructions que d’extensions d’aéroports sont engagés en Afrique depuis quelques années.
En pleine croissance le secteur promet des possibilités d’expansions, de multiplications et l’ouverture de nouveaux itinéraires, que ce soit en Europe, en Asie et à l’intérieur même du continent. Et tout cela, grâce à certains états africains qui ont compris le catalyseur de croissance économique que suscite le transport aérien. De ce fait, ces états soutiennent fermement leurs compagnies nationales afin de les rendre compétitives sur les vols internationaux. Cette détermination se traduit aussi dans le financement des infrastructures, pour la construction de nouveaux aéroports comme en Ethiopie et au Sénégal. Mais aussi dans l’acquisition d’une flotte moderne, notamment A330Néo au Sénégal…
Cette évolution doit cependant s’accompagner de la détermination des compagnies et des états de bien se mettre en norme par rapport à la sécurité et la sûreté.
Fardeau des droits de douane
Comme tous les deux ans, le salon de l’aéronautique et de l’espace promet de faire le spectacle et de capter l’attention des politiques et des industriels. Et ce avec une dimension internationale et une intensité inédite. «Cette édition se déroule dans un contexte particulier, a souligné Guillaume Faury, patron d’Airbus et de la filière aéronautique française (Gifas), à l’occasion de la conférence de presse de lancement de l’événement, jeudi 5 juin à Paris. L’édition 2023 était celle du renouveau, après la crise Covid et l’annulation du salon en 2021. Cette année, le contexte est plus complexe, avec des conflits armés et des rapports de force sur le plan commercial. Le salon va encore progresser par rapport à 2023.»
Cependant, les droits de douane américains pèsent lourd sur ce secteur mondialisé et perturbent les chaînes d’approvisionnement qui se relèvent à peine, après la crise du Covid.
L’ensemble des produits, parmi lesquels les avions ou pièces pour les avions importés d’Europe aux Etats-Unis doivent s’acquitter d’une surtaxe de 10% introduite en mars, qui pourrait monter à 20% à l’issue du sursis de 90 jours annoncé par le président américain le 9 avril pour négocier des traités commerciaux.
Guillaume Faury espère leur remise à zéro comme le prévoyaient les accords de 1979, tout comme son homologue de Boeing Kelly Ortberg, qui constate l’impact de ces mesures sur les ailes et fuselages importés du Japon et d’Italie et craint les représailles.
L’espace, un secteur par définition dual- civil et militaire – aura plus de place avec le Paris Space Hub, un pavillon dédié de 2.500 m². Un autre pavillon, le Paris Air Lab, accueillera les innovations dans le secteur en vue de la décarbonation, un thème qui semble éclipsé par la guerre.
V. A.