Mme Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), une formation d’opposition non légalement reconnue par Kigali, avait été condamnée en décembre 2013 pour «conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre», «minimisation du génocide de 1994» contre les Tutsi et «propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence».
Niant les charges retenues contre elle, l’opposante a toujours dénoncé une procédure judiciaire injuste la visant. Dans un communiqué rendu public ce samedi, Mme Ingabire demande à la CADHP, basée à Arusha en Tanzanie, «d’ordonner la révision» de son procès, mais aussi «l’abrogation avec effet rétroactif des lois (rwandaises) sur l’idéologie génocidaire, minimisation du génocide et propagation de rumeurs ;
L’opposante demande également sa libération conditionnelle dans l’attente d’un «vrai» procès et le paiement des dommages et intérêts suite à la détention arbitraire dont elle a fait l’objet.
Son avocat, Iain Edwards, a confié que la demande de sa cliente avait été «déposée». À l’étranger lors du génocide de 1994, Victoire Ingabire était revenue dans son pays en 2010, pour se présenter à la présidentielle contre le chef de l’État sortant Paul Kagame.
Elle avait été arrêtée peu de temps après son arrivée, après avoir demandé que les auteurs de crimes contre les Hutu soient aussi jugés.
Pierrette Amah