C’est sans surprise que les parlementaires ont soutenu que les 4 millions de pétitions de la population étaient fondées. L’article 101 de la Constitution qui limite le mandat présidentiel à deux, devrait être donc amendé sur demande de la population. Les discussions n’étaient pas au rendez-vous ce mardi matin, au cours des sessions. Au contraire, il s’y trouvait une ligne d’interventions louant les œuvres et les succès du président Kagamé. En effet, le parti au pouvoir et ses alliés dominent conséquemment les deux chambres. Ils avaient déjà donné leur consentement pour une réforme constitutionnelle.
Invitée à suivre les débats, la population rwandaise ne s’est pas faite pliée pour répondre présente au Parlement. Les galeries réservées au public étaient pleines de partisans, chantant et applaudissant des slogans en faveur du président Kagamé.
Mode d’action
Les parlementaires vont à présent aller sur le terrain pour poursuivre les consultations avec la population. Ensuite va avoir lieu une réunion du Parlement au cours de laquelle un projet de révision constitutionnelle sera examiné. Il faudra qu’elle soit votée par les trois-quarts des deux chambres et qu’elle soit approuvée par un référendum populaire.
Quelques observateurs sur place remettent en cause la spontanéité de ces pétitions. Le parti Vert est la seule formation à protester contre cette modification de la Constitution. Le parti Vert a été devant la Cour suprême pour prouver que la majorité du peuple ne veut pas de cette modification, et que la pétition validée par le parlement était truquée.
«Nous demandons que la pétition ne soit pas changée, explique Frank Habineza, président du Parti Vert Rwandais. Nous voulons d’abord alerter sur le fait que 3 millions de signatures, c’est trop peu. Et puis des gens ont signé chez eux, dans leurs bureaux puis aux meetings politiques. Donc, cela a fait augmenter le nombre», a-t-il-affirmé. Mais pour Patrice Bazivamo, vice-président du FPR, parti présidentiel, le processus est lancé et ne s’arrêtera pas. Il y a de cela quelques semaines, les Etats-Unis, mettaient en garde Paul Kagamé et son entourage contre une modification de la Constitution.
Innocente Nice