Rwanda/Justice après génocide: non-lieu pour le prête Munyeshyaka

Afriquinfos Editeur
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A l’époque des massacres, Munyeshaya était vicaire de la paroisse Sainte Famille de Kigali. Il s’est installé en France avec l’aide de l’église après le génocide. Agé de 54 ans, il officie actuellement à la paroisse de Gisors dans le département de l’Eure, au Nord de la France. Soupçonné d’avoir livré des civils tutsis aux milices hutues et accusé d’avoir commis ou encouragé des viols, les juges d’instruction viennent de prononcer un non-lieu à son égard.

Au terme d’une enquête de vingt ans nourrie de centaines de témoignages et de confrontations, le parquet de Paris avait déjà demandé un non-lieu dans ses réquisitions en raison d’une insuffisance de charges. «L’ordonnance est conforme aux réquisitions qui étaient très bien articulées. Je m’en félicite», avait confié Jean Yves Dupeux, avocat du prêtre. Toutefois, le non-lieu peut être encore contesté par les parties civiles devant la Cour d’appel. «C’est une ‘’décision incompréhensible’’, a dénoncé Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).

Le génocide de 1994 a fait 800.000 morts entre avril et juillet selon l’ONU, la plupart étant des tutsis. Munyeshaka faisait l’objet d’un acte d’accusation du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui s’était désaisi en 2007 au profit de la justice française. En 2006, un tribunal militaire avait déjà condamné le prêtre par défaut à la prison à vie. Les suspects du génocide rwandais qui ont trouvé refuge en France bénéficient  toujours de sa protection. En clair, la France refuse d’extrader ces derniers. La Cour de cassation considère que le génocide n’était pas défini en 1994 dans le Code pénal rwandais.

Innocente Akpéné