Rome (© 2024 Afriquinfos)- Rokia Traoré n’a commis aucun enlèvement. Sa petite fille, Uma, ‘’a toujours habité au Mali avec l’accord de son père’’, selon Maddalena Claudia Del Re, l’avocate de la chanteuse. Cependant, la Cour de cassation italienne a donné son feu vert à l’extradition de Rokia Traoré vers la Belgique.
La chanteuse malienne a été condamnée par défaut à Bruxelles pour non-représentation d’enfant à la personne en ayant la garde : son ex-conjoint, le dramaturge Jan Goossens.
La Cour de cassation italienne a rejeté le recours de la chanteuse malienne Rokia Traoré contre sa remise à la Belgique, a annoncé mercredi 20 novembre son avocate à l’AFP, ajoutant qu’elle serait transférée aux autorités belges « dans les prochains jours ».
La chanteuse avait été arrêtée au mois de juin dernier en Italie, à la suite d’une condamnation en Belgique dans une affaire de non-représentation d’enfant qui l’oppose au dramaturge belge Jan Goossens, père de sa fille de neuf ans. « Rokia a été condamnée à deux ans de prison lors d’un procès qui s’est déroulé à Bruxelles sans qu’elle en ait été informée, en son absence, et sans qu’elle ait pu être défendue par un avocat, en violation des droits de la défense et du principe du procès équitable », déclare son avocate italienne, Maddalena Claudia Del Re.
La célèbre chanteuse et ambassadrice de bonne volonté pour le HCR est impliquée, depuis 2018, dans la bataille judiciaire avec son ex-compagnon belge, Jan Goossens, pour la garde de leur fille, née en Belgique en 2015, et vivant actuellement au Mali, bien que la justice belge ait accordé la résidence principale au père.
Accusant son ex-partenaire d’attouchements sur leur fille, Rokia Traoré avait refusé de remettre l’enfant à son père malgré plusieurs injonctions judiciaires. En octobre 2019, un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre pour « enlèvement et séquestration ».
Rokia Traoré devra désormais faire face à la justice belge, son avocate déclarant: «Aujourd’hui, la bataille pour les droits de Rokia se déplace à Bruxelles». Dans une lettre écrite depuis sa cellule italienne et diffusée peu de temps après l’annonce de son extradition vers la Belgique, la chanteuse affirme, en outre, que «pendant cinq ans, son père n’est jamais venu la voir, ne s’est jamais inquiété de la manière dont elle vit, dont elle va à l’école». Elle y ajoute enfin que, selon elle, la justice belge n’a qu’un seul objectif: ramener sa fille en Belgique pour satisfaire son père, citoyen belge, et raconte avoir désormais peur de tout, confiant que sa fille ne peut plus voyager et que son fils est traumatisé.
Si Jan Gossens n’a jamais obtenu la garde exclusive de l’enfant, son avocat, Me Sven Mary, affirme qu’il n’a plus vu sa fille depuis 2019 et qu’il a souhaité trouver un terrain d’entente avec sa mère. «La seule chose qui lui a été attribuée c’est que, pendant les vacances scolaires et que pendant certaines périodes, comme chaque père voudrait que ça se fasse, il puisse voir son enfant. Il n’a plus vu son enfant. Cette enfant a maintenant 9 ans. Cette enfant est partie quand elle avaient 5 ans et demie», affirme celui-ci.
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