Boko Haram, du harem aux chantages macabres
«Attaques terroristes au Nigeria et au Cameroun : Boko Haram continue sa chevauchée diabolique », peut-on lire sur le site du journal burkinabé Le Pays dans sa livraison du 04 janvier. Et le journal de continuer : « On ne sait par quel bout le prendre, tant il est insaisissable, Boko Haram, puisque c’est de lui qu’il s’agit, continue sa chevauchée diabolique, défiant toute autorité, s’il y en a encore une au Nigeria. Comme Ebola qui ravage sans pitié, Boko Haram tue et massacre tout sur son passage. Et souvent, ce sont des villages entiers qu’elle rase et incendie, semant la psychose chez des populations visiblement désemparées, qui ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, pas plus tard que la semaine écoulée, alors que le monde entier s’apprêtait à accueillir dans la joie la nouvelle année, Boko Harm a enlevé une quarantaine de jeunes hommes, égorgeant au passage une dizaine d’autres».
« Des enlèvements en guise de vœux », c’est en ces termes que le quotidien l’Observateur la Paalga au Burkina Faso voit la dernière sortie macabre de la secte islamiste Boko Haram. Dans sa livraison du 04 janvier, le journal analyse les actes de l’hydre islamiste : « Ainsi donc, les années se suivent et se ressemblent au Nigeria. Aussi 2015 commence-t-elle avec les méfaits de Boko Haram qui, on s’en souviendra encore longtemps, avaient émaillé toute l’année écoulée. En effet, pour le « Géant de l’Afrique », 2014 aura été marquée par l’enlèvement des 200 lycéennes de Chibok dont on ne sait toujours pas ce qu’elles sont devenues, malgré les appels du mouvement « bring back our girls ». A cette infamie se sont ajoutées bien d’autres, attaques répétées de villes et villages, rapts de femmes et attentats aussi sanglants les uns que les autres ».
La secte Boko Haram a fait parler d’elle en ce début d’année dans la presse africaine. C’est également le cas de guineeconakry.info qui s’interroge. « Boko Haram : Provocation, agression, annexion ? ». Le journal renchérit : « La série noire des humiliations que la secte islamiste Boko Harma inflige à l’armée nigeriane se poursuit. A près le retentissemnt enlèvement des 200 lycéennes de Chibok et les multiples attentats meurtrtiers de ces derniers mois, les hommes d’Abubakar Shekau demarrent la nouvelle année avec l’enlèvement de 40 jeunes hommes dans la localité de Malari, Etat de Borno et la prise de la base militaire de Baga, 180km de Maiduguri, capitale du même Etat du septentrion nigérian. A travers ces deux actes, le terrible groupe terroriste entend signifier qu’il ne reculera pas. Au contraire, il réitère ses velléités expansionnistes, au-delà du seul Nigeria ».
Burkina Faso, Kafando, ou l’intransigeance ?
L’Observateur la Paalga s’est intéressé au message du président de la transition burkinabé.
Dans sa livraison le journal analyse: « La carotte et le bâton du père Michel ». « A cette période de la célébration, c’était un cocktail de compassion (pour les différentes épreuves rencontrées par le Burkina) et de magnanimité avec un zeste de menaces. De la fermeté nous a été aussi servie pendant le discours. Elle a été proférée à l’endroit même de ceux dont la suspension vient d’être levée, puisque Kafando a prevenu « que la transition n’aura pas d’état d’âme, s’il advenait que ces mêmes formations politiques s’adonnent à un activisme débordant, au point de menacer la sécurité de l’Etat » ».
Gambie : Yahya Jammeh, seul maître à bord
Le journal «Le Pays» a également abordé la situation en Gambie en titrant : « Gambie: Silence, Yahya Jammeh massacre ». Le journal décrit le personnage et le régime Jammeh « Quant à l’incongruité politique, elle a pris racine dans le pays, depuis que le fantasque Yahya Jammeh a renversé le régime de Sir Dawda Jawara en 1994. Depuis lors, l’ancien maître coranique, devenu par la force des baïonnettes maître absolu de la Gambie, dirige le pays selon ses pulsions. Et l’on sait que celles-ci sont dignes du personnage central de la comédie burlesque de A. Jarry, c’est-à-dire Ubu.
La nature de la gouvernance de Yahya Jammeh n’a pas varié d’un iota, malgré les efforts de démocratisation entrepris par bien des pays africains suite à l’appel de La Baule. C’est donc conformément à cette logique de la terreur que Yahya Jammeh est en train de gérer les jours qui ont suivi l’attaque du 30 décembre 2014 dernier dont son régime a été victime».
Anani GALLEY