Résumé de la première audience du procès autour de l’assassinat de Martinez Zogo 

Afriquinfos Editeur
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Yaoundé (© 2024 Afriquinfos)-  Le procès de l’assassinat du journaliste camerounais, Martinez Zogo a débuté, le lundi 25 mars 2024, en présence d’une foule qui a pris d’assaut le tribunal militaire de Yaoundé. Dans le box des accusés, ils sont 17 personnes dont le Président-directeur-général (PDG) du groupe média Anecdote, Bruno Bidjang. Ce dernier était d’ailleurs absent, puisqu’évacué  suite à un malaise.

Lors de cette ouverture de procès, les avocats de la défense ont principalement discuté des observations et des demandes visant à assurer un déroulement juste et équitable du procès.

Les avocats des accusés ont unanimement exigé l’accès complet au dossier d’instruction, considéré comme une condition préalable essentielle pour garantir un procès équitable. D’autres demandes soutenues incluent la possibilité de diffuser le procès à la radio et à la télévision, ainsi que l’autorisation d’utiliser du matériel tel que des rétroprojecteurs.

Maître Jean-Pierre Buyle, avocat au barreau de Bruxelles représentant Léopold Maxime Eko Eko, a demandé la libération immédiate de son client en se référant à une ordonnance du 1er décembre 2023 du deuxième juge d’instruction, Florent Aimé Sikati 2 Kwamo, accordant la libération de certains prévenus.

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Cependant, le commissaire du gouvernement a rapidement rejeté cette demande en déclarant que l’ordonnance en question était inexistante et qualifiée de faux document.

Une autre question importante lors de cette audience était la représentation de l’État en tant que partie civile. Me Claude Assira a surprenamment affirmé représenter les intérêts de l’État camerounais, ce qui a suscité un débat parmi les avocats de la défense. Il a ensuite révélé qu’il avait été mandaté par le service de renseignements – la DGRE – dont douze agents sont accusés.

Me Jacques Mbuny, avocat du lieutenant-colonel Justin Danwe, a qualifié cette démarche de « lâchage en règle » de la part de l’État envers les membres du personnel qui étaient à son service.

Les réponses aux demandes et observations soulevées seront fournies par le tribunal lors de la prochaine audience prévue pour le 15 avril, date à laquelle l’affaire a été renvoyée.

Parmi la dizaine des accusés y figurent le Président-directeur-général (PDG) du groupe de médias Anecdote, le journaliste Bruno Bidjang, le très controversé homme d’affaires camerounais, Jean-Pierre Amougou Belinga. Ce dernier, doit répondre, comme son concitoyen Maxime Eko Eko, des faits de «complicité de torture», selon le dossier.

Aussi, est accusé dans cette affaire le maire de la commune de Bibey (centre du pays), Martin Stéphane Savom. Il est reproché à ce dernier, des faits de «complicité d’assassinat».

En rappel, le journaliste de la radio Amplitude FM, Martinez Zogo a été retrouvé mort, le 17 janvier 2023, à Yaoundé. Ledit procès intervient à environ neuf mois de l’ouverture de l’enquête judiciaire.

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