Les travaux du sommet meublés de sessions thématiques visent à approfondir la réflexion sur le développement de politiques et de stratégies gouvernementales locales pouvant répondre aux besoins de la population africaine. La septième édition de ces journées panafricaines des autorités locales et territoriales se tient sous le thème central : «Construire le futur de l’Afrique avec ses populations: la contribution des autorités locales africaines à l’agenda 2063 de l’Union africaine». Estimant que la résolution des problèmes du continent doit se faire selon une approche locale, les intervenants ont appelé, lors de la séance d’ouverture, à mettre les pouvoirs locaux au centre du développement de l'Afrique.
Un paramètre que l'agenda 2063 proposé pour le développement et la prospérité de l'Afrique ne prend en considération que dans une seule de ses priorités. C’est pourquoi les représentants à cette rencontre ont tablé sur les Objectifs Millénaires du Développement qui prévoient de nombreux articles à ce sujet.
«Le Programme de Développement durable à l’horizon 2030 dans le cadre des ODD s'articule autour de 17 objectifs mondiaux pour le développement durable, dont 11 tablent sur le local pour être mises en application», a déclaré le maire de Dakar, Khalifa Aboubacar Sall, président sortant de CGLU-Afrique. «Il est donc important de réfléchir à une Afrique unie et à mettre un terme aux dissensions qui dominent le continent, en vue de mettre sur pied des propositions efficaces à la réalisation de ces objectifs», estime Aboubacar Sall. Dans le même sens, il a critiqué les décisions prises dans le cadre de l'organisation de l'Union Africaine, qui ne sont pas respectées.
Selon ce dernier, le développement du continent ne peut avoir lieu si on ne donne pas un vrai pouvoir aux gouvernements locaux, accompagné de véritables moyens. A cet effet, l’exemple du Maroc qui met en place de grands moyens, en matière de décentralisation et tout particulièrement la régionalisation avancée, a été présenté lors des travaux de ce septième sommet !
Distinguer les gouvernants locaux
Par ailleurs, les participants se sont attelés à énumérer les principes à prendre en compte pour bâtir les profils idéaux des gouvernements locaux (mairies, régions et communes…).
Selon ces derniers, le premier principe est celui de l'habilitation des élus en les dotant de pouvoirs pour qu'ils soient capables de résoudre les problématiques des villes et communes. Le second est celui du leadership, principe qui permet d'avoir «des élus responsables n'ayant pas peur de commettre des erreurs et cherchent à trouver des solutions locales», selon les termes du vice-président de CGLU internationale. La reddition des comptes est le dernier principe mis en avant par les participants à ce 7ème sommet d’Africités.
Né en mai 2004 de la fusion de deux organisations, la Fédération mondiale des cités Unies (FMCU) et l’International Union of Local Authorities (IULA), rejointes ensuite par le réseau Metropolis, CGLU regroupe les grandes associations nationales de pouvoirs locaux dans 136 pays du monde, ainsi qu’un très grand nombre de villes adhérant individuellement. CGLU agit dans les domaines de la démocratie locale, de la décentralisation et de la coopération décentralisée, en vue de contribuer au développement local et d’améliorer les services urbains.
Larissa AGBENOU