Réactions politiques à l’annonce d’Alassane Ouattara de ce 22 juin à Ebimpé

Afriquinfos Editeur
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Le Président ivoirien Alassane à Abidjan le 17 juin 2025.

Le président ivoirien Alassane Ouattara continue d’entretenir le suspens en Côte d’Ivoire: il a annoncé dimanche, 22 juin 2025 qu’il prendrait une décision « dans les jours qui viennent » concernant sa candidature à la présidentielle d’octobre, pour briguer un quatrième mandat à la tête du pays.

Sa réponse était très attendue dimanche par des dizaines de milliers de partisans lors d’un grand meeting à Abidjan, au lendemain de sa désignation par son parti comme candidat à la présidentielle. « Je prendrai dans les jours qui viennent, après mûre réflexion en mon âme et conscience, une décision », a déclaré Alassane Ouattara dans l’enceinte du stade d’Ebimpé qui porte son nom, acclamé par les militants qui remplissaient les 60.000 places assises ainsi que la pelouse.

Alassane Ouattara au 2è Congrès ordinaire du RHDP ce 22 juin 2025 (photo, RHDP).

« Je ressens la force et la sincérité de votre appel, ces appels je ne peux pas les ignorer, je les ai bien entendus, et je dis avec émotion, oui je vous ai entendus », a-t-il ajouté. La question agite les milieux politiques ivoiriens depuis des mois, a fortiori depuis la publication de la liste électorale début juin 2025, qui exclut plusieurs figures de l’Opposition de la course à la présidentielle.

M. Ouattara, 83 ans et au pouvoir depuis 2011, avait été désigné ce 21 juin candidat de son parti le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix). Il a par ailleurs affirmé qu’il acceptait de rester président du parti.

« Nous avons fait plus que reconstruire la Côte d’Ivoire, nous avons transformé la Côte d’Ivoire, mais nous devons aller encore plus loin », a-t-il déclaré. « Il n’est pas que le président d’un parti, il s’adressera à l’ensemble des Ivoiriens », a réagi le ministre des Transports Amadou Koné. « Il se prononcera dans une autre tribune qui n’est pas partisane », abonde le député de Bouaké (centre), Paul Dakuyo. Certains militants étaient toutefois déçus à l’image d’Ousmane Sylla, venu de Oumé (centre-ouest) qui « repart dans (son) village le coeur très lourd ».

L’opposition, convaincue qu’il va se présenter, se dresse déjà contre une telle candidature, surtout depuis l’exclusion de ses têtes d’affiches. Lors de la dernière présidentielle, en 2020, l’opposition avait contesté la légalité du troisième mandat d’Alassane Ouattara, mais son élection avait été validée par le Conseil constitutionnel. « La Constitution lui interdit d’être éligible », a maintenu ce 22 juin le président exécutif du parti de Laurent Gbagbo, le PPA-CI (Parti des peuples africains Côte d’Ivoire), Sébastien Dano Djedje. « S’il choisit d’être candidat, on va contester par des moyens légaux » a-t-il ajouté.

Au moins 85 personnes ont été tuées dans des violences en marge du scrutin de 2020, qui avait abouti à la réélection du Chef de l’Etat, avec plus de 94% des voix.

© Afriquinfos Agence France-Presse