ABUJA (© 2025 Afriquinfos)- Dans un communiqué laconique publié ce 30 juin mais rendu public seulement en début de soirée ce 1er juillet 2025, la Commission de la CEDEAO s’est prononcée sur la situation politique en cours en République togolaise.
La Commission de la CEDEAO affirme «avoir suivi avec préoccupation les récentes manifestations sociales qui se sont déroulées à Lomé, et qui ont engendré des conséquences humaines et matérielles regrettables».
«Dans l’intérêt de la cohésion sociale, la Commission lance un appel à la retenue et exhorte toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue en vue d’un climat socio-politique et économique apaisé et propice au développement», a insisté cette Commission.
La même Commission a exprimé «sa compassion» dans ce communiqué, et dit être disponible «à apporter sa contribution aux efforts de préservation de la paix sociale en République togolaise».
Lomé, la capitale du Togo, a connu une série de manifestations spontanées d’une part les 05 et 06 juin 2025, et d’autre part des contestations programmées du 26 au 28 juin 2025. Des mouvements de contestation populaire qui ont engendré un grand nombre d’arrestations, de blessés. L’Etat, les partis d’Opposition et les OSC divergent par ailleurs autour des causes des décès recensés durant les manifestations des 26, 27 et 28 juin 2025. Le pouvoir de Lomé évoque des «morts par noyade» accidentelle, alors que OSC et opposants tablent sur des «homicides volontaires» méritant une lumière judiciaire.
Ce 29 juin, l’exécutif togolais a qualifié sans ambages d’actes de «vandalisme et de banditisme» les manifestations tenues du 26 au 28 juin. «Le Gouvernement prendra toutes les dispositions pour protéger les citoyens togolais», a ajouté le Colonel Hodabalo Awate (ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière).

La CEDEAO et les crises politiques au Togo depuis 2005
La CEDEAO est déjà intervenue dans une série de crises socio-politiques au Togo ces deux dernières décennies. Celles de 2005 (née de la succession à pas de charge et inconstitutionnelle de feu Eyadèma Gnassingbé par son fils Faure Gnassingbé), de 2012-2013 (née de la réclamation de l’application de réformes constitutionnelles et institutionnelles recommandées par l’APG-Accord politique global du 20 aout 2006-). Ou encore celle de 2017-2018 (marquée par de géantes manifestations concomitantes dans plusieurs villes du Togo et dans la diaspora pour réclamer une gouvernance vertueuse sous Faure Gnassingbé, et surtout la limitation des mandats présidentiels).

Cette médiation de 2017-2018 de la CEDEAO au Togo, chapeautée par l’ex-Président ghanéen Nana D. Akufo-Addo, avait débouché sur des élections législatives boycottées par l’Opposition togolaise en décembre 2018, et une limitation des mandats présidentiels en mai 2019. Avant le passage à la 5è République décidé de manière non-inclusive par les Parlementaires togolais dominés par le Groupe UNIR (parti présidentiel) fin 2023.
Par GGKE