Kinshasa (Afriquinfos 2016) – L’Eglise catholique de la République démocratique du Congo a estimé vendredi « impérieux » qu’il soit « clairement mentionné » dans un nouvel accord sur l’élection présidentielle à venir que le chef d’Etat congolais Joseph Kabila ne se représentera pas pour un troisième mandat.
Quatre jours après la clôture du « dialogue national » boycotté par la majeure partie de l’opposition, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), ont dans un communiqué affirmé qu’il « Il est impérieux qu’il soit clairement mentionné dans le consensus à trouver que l’actuel président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’article 220 de la Constitution »,
Le 20 septembre, la Cenco s’était retirée de ces pourparlers qui étaient censés résoudre la crise en RDC.
Ce forum ouvert le 1er septembre a abouti mardi à la signature d’un accord entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition reportant à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année. Le texte ne mentionne pas que M. Kabila ne sera pas candidat, mais ses signataires ont décidé de mettre en place un gouvernement d’union nationale dont le poste de Premier ministre devra revenir à l’opposition pendant la transition.
« Malgré la tenue de ce dialogue, nous sommes peinés de constater qu’à deux mois de la fin du mandat » de M. Kabila, « les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos », regrettent les évêques.
Le 4 octobre, le « Rassemblement » d’opposition constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, qui rejette l’accord issu du dialogue, s’était déclaré ouvert à un dialogue à l’issue duquel devra être instituée une « période d’intérim » sans M. Kabila, à partir du 20 décembre, et dont les modalités devraient être négociées lors des nouveaux pourparlers.
La Cenco estime que tout doit être mis en œuvre « afin de réduire la période transitoire pour qu’elle ne dépasse pas l’année 2017 », craignant que le pays ne bascule dans le chaos.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Cette crise est exacerbée par l’incapacité des autorités (volontaire, selon les détracteurs du chef de l’État) à organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année.
Innocente Nice