RDC: Le prêtre enlevé à Kinshasa recouvre la liberté

Afriquinfos
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Kinshasa  (© Afriquinfos 2018)- Après avoir été interpellé et mis en détention pendant plusieurs heures samedi, par les services de renseignements de la police de la République démocratique du Congo, le prête catholique Sébastien Yebo a déclaré dimanche avoir retrouvé sa libérté le même jour après plusieurs heures de détention.

Le prêtre a affirmé ce dimanche avoir retrouvé sa liberté.  » J’ai été libéré hier vers 16 heures après mon interpellation par la police », a déclaré le père Yebo.

« Le motif de l’interpellation m’a été communiqué sur place. C’était autour d’une histoire étrange dans laquelle je ne me reconnais pas ». « Ils disent que je suis le financier des Kamwina Nsapu », a-t-il indiqué sans préciser davantage. « Où trouverai-je de l’argent, moi qui suis pauvre? », a ajouté le religieux.

Les Kamwina Nsapu sont des miliciens d’un mouvement rebelle qui se sont affrontés avec les forces congolaises de sécurité dans le Kasaï, région du centre de la RDC, en 2016-2017.

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Les violences dans ladite localité ont débuté en septembre 2016, après la mort du chef traditionnel Kamwina Nsapu, tué dans un assaut des forces de sécurité après s’être opposé au régime du président Joseph Kabila.  Cette barbarie a occasionné la mort de plus de 3.000 personnes en une année, et le déplacement de 1,4 million de personnes selon l’Église catholique.

Le père Yebo, curé de la paroisse Saint-Robert dans la périphérie Est de Kinshasa, avait été enlevé samedi juste après la messe matinale, alors que les relations sont tendues entre l’Église catholique et le gouvernement de Kinshasa depuis quelque temps.  Plus précisément après des marches contre le maintien au pouvoir du président Kabila organisées les 31 décembre et 21 janvier à l’appel d’un collectif des laïcs catholiques.

Quinze personnes au moins ont été tuées dans la répression de ces marches, selon la Mission des Nations unies au Congo (Monusco). Les autorités congolaises ont fait état d’un nombre de décès bien moindre.

La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) avait exigé sa libération tout en dénonçant « l’acharnement qui s’observe actuellement à l’égard des prêtres, religieux et religieuses dont certains sont molestés, battus et arrêtés sans un motif valable ».

Les catholiques demandent à M. Kabila – dont le mandat s’est achevé le 20 décembre 2016 – de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à un nouveau mandat. Les élections dont le scrutin présidentiel sont prévues le 23 décembre 2018.

V.A.