RDC : le HCDH s’alarme face à l’ampleur et la brutalité des crimes commis

Afriquinfos
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Genève (© 2018 Afriquinfos)- La situation des droits de l’Homme en République démocratique du Congo (RDC) est assez inquiétante.  Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a fait part de sa vive préoccupation sur le sujet ce mardi.

S’exprimant devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève, Zeid Ra’ ad Al Hussein a rappelé que le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’Homme en RDC (UNJHRO-DRC) a répertorié un nombre croissant de violations : 2.858 entre janvier et mai derniers contre 2.332 pour la même période en 2017.

Dans plusieurs régions de la RDC, on y observe une situation sécuritaire en périls avec un impact dramatique sur les civils. A cet égard, le Haut-Commissaire s’est dit inquiet face au degré de violence dans les Kivus. Une violence interethnique et intercommunautaire qui s’est également poursuivie dans la province de l’Ituri, avec des morts, des incendies de villages, et des déplacements massifs. Les forces armées, récemment déployées auraient également commis des violations des droits de l’Homme, ciblant en particulier la communauté Lendu, a-t-il encore indiqué.

Au Kasaï, la situation est tout aussi inquiétante, avec de graves abus à l’encontre des civils perpétrés par des groupes armés, et de multiples violations commises par les forces de sécurité et de défense congolaises dans leur réponse aux activités des milices.

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Les enquêteurs internationaux du HCDH se sont dits choqués par l’ampleur et la brutalité des crimes commis par tous les acteurs de la crise au Kasaï.

Selon Bacre Waly Ndiaye, le président de l’Équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï, « sur la base des informations collectées, vérifiées et corroborées, l’Équipe a des motifs raisonnables de croire que pendant la vague de violence qui touche le Kasaï depuis 2016, les forces de défense et sécurité congolaise (FARDC), la milice Kamunia Nsapu et les milices Bana Mura ont commis de nombreuses atrocités, y compris des meurtres, mutilations, viols, et d’ autres formes de violences sexuelles », a-t-il déclaré.

Certaines des exactions commises par les FARDC et ces milices constituent des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ainsi que des graves atteintes aux droits de l’Homme, a en outre indiqué M. Bacre Waly.

La RDC a également été pointée du doigt concernant les nombreuses violations des normes du droit international relatives au processus électoral et des élections prévues pour le 23 décembre prochain.

Vignikpo Akpéné