Rabat (© 2018 Afriquinfos)-Dans une interview accordée à un média espagnol, Abdelhak Khiame, Directeur du bureau central d’Investigations judiciaires (BCIJ) a fait le tour de la coopération entre les services de renseignement marocains et ceux européens, notamment espagnols dans le cadre de la lutte contre la radicalisation des jeunes marocains. Une collaboration jugée « excellente », même s’il souhaiterait un accès plus libre aux bases de données de l’Office européen de police (Europol).
Face aux risques de radicalisation des Marocains vivant à l’étranger, les autorités marocaines ont mis en place une nouvelle stratégie de prévention. Elle passe par un renforcement de la collaboration avec les services de renseignement européens, indique Abdelhak Khiame, patron du renseignement du Royaume chérifien. S’il salue les excellentes relations qui existent déjà entre ses services et ceux de l’Espagne notamment, le Directeur du BCIJ voudrait les voir franchir de nouveaux paliers. Il plaide pour un accès de plein droit pour le Maroc aux bases de données de l’Office européen de police (Europol). Cet accès permettra de recueillir des informations sur tous les jeunes migrants dont certains sont binationaux et qui pourraient être exposés à l’extrémisme violent, précise-t-il.
Abdelhak Khiame, rappelle à cet effet, l’adoption en juillet dernier d’une résolution du Parlement européen qui a recommandé à l’UE de signer un accord avec le Maroc pour l’échange de données personnelles. Il a insisté sur la nécessité de renforcer l’échange permanent d’informations entre les différents services de renseignement. Cette collaboration a déjà permis d’identifier de nombreux suspects et d’éviter des attentats. Au-delà du Royaume, c’est avec tous les pays d’Afrique du Nord que les données de toutes les agences de renseignement européennes, doivent être partagées, préconise le patron du BCIJ.
S.B.
