« The Mission » qui est présentée comme une expérience sociale ou un documentaire de fiction mettra en scène pendant deux semaines huit célébrités – au service de l’ONG italienne Intersos – dans des camps de réfugiés au Soudan du Sud, en RDC et au Mali. Tout ceci sous la supervision du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Sur le blog African Voices Carlo Cattaneo dans “Mission” by RAI1. A time bomb? explique :
The goal of RAI would be to propose, through this social experiment, as a means of advertising the cause of the most excluded and the engagement of humanitarian workers in order to create greater awareness in the audience. From the rumors collected production will not be focused on the suffering and desperation of refugees but rather on the positive and concrete commitment of humanitarian workers on the stories of refugees and the reasons for fleeing from their native countries. Each episode of The Mission will be introduced by an accurate explanation of the social, historical, political and cultural development of each country visited in order to offer the public with adequate information and to avoid the spectacularization of refugees. Laura Lucci, head of UNHCR Italy ensures that they are focusing on a program of information. The presence of UNHCR will ensure that they are only collected the stories of refugees volunteers standing up supervisor of the right of privacy and personal freedom of each individual. The increase of awareness and private story telling by refugees will help, according intentions of the promoters, to make public opinion more open and sensible on issues such as illegal immigration and the reasons that lead to the desperate search of a better life through the Mediterranean.
[L'objectif de la RAI serait de promouvoir, à travers cette expérience sociale, la cause des damnés de la terre et l'engagement des travailleurs humanitaires afin de susciter une prise de conscience plus importante du public. D'après ce que l’on sait la production ne se focalisera pas uniquement sur la souffrance et le désespoir des réfugiés, mais plutôt sur l'engagement positif et concret des travailleurs humanitaires, sur l’histoire des réfugiés et les raisons pour lesquelles ils ont fui leur pays d'origine. En introduction de chaque épisode, il y aura une explication précise de l'évolution sociale, historique, politique et culturelle du pays dans lequel se déroule l’émission afin de donner au public une information adéquate et éviter ainsi de donner les réfugiés en spectacle. Laura Lucci, chef du HCR en Italie assure qu'ils se concentrent sur un programme d’information. La présence du HCR doit assurer que ne seront filmés que des réfugiés qui le désirent et que le droit à la vie privée et la liberté personnelle de chaque individu seront respectés. Selon les promoteurs, la sensibilisation accrue et les histoires intimes des réfugiés permettront une meilleure tolérance et compréhension des questions liées à l'immigration illégale et aux raisons qui conduisent à rechercher désespérément une vie meilleure de l’autre côté de la Méditerranée.]
Carlo Cattaneo produit également une autorisation officielle de la RDC pour le tournage de ce programme :
Beaucoup d'Italiens – humanitaires ou pas – critiquent déjà le programme plusieurs mois avant sa diffusion. Le débat fait rage sur le Web. Une pétition en ligne demande que ce programme ne soit pas diffusé. Signée par plus de 91 000 personnes, elle soutient que l’émission donne en pâture la vie des réfugiés et banalise les conséquences de conflits.
Le site Afriqinfos écrit que le monde des Reality shows est sur le point de passer un nouveau cap, celui de la télé-réalité dans un camp de réfugiés en Afrique. Un projet extrêmement controversé… :
Change.org et Activism.org ont lancé chacun une pétition visant à annuler la mise en place de The Mission : « ça vous dirait de voir votre mère, qui a survécu à des violences inimaginables, être tournée en ridicule comme comparse d’un reality show ? » argumente la première organisation.
Outre les critiques récurrentes – notamment sur les cachets des artistes – que l’on lit, entend chaque fois que des célébrités ou des émissions populaires s’emparent d’une cause humanitaire, d’une catastrophe ou un conflit un des arguments contre est que les célébrités choisies sont des célébrités de seconde catégorie, sans légitimité ou sur le retour.
Ainsi zaccunu09 écrit sous l’article Sfiga Africa: ci mancava Al Bano [Pauvre Afrique: Il ne manquait plus qu’Al Bano] du magazine l'Espresso :
Che bella idea questa di Leone,figlio dell'ex Presidente della Repubblica,ed è superfluo dire perché oggi si trova a quel posto !, forte di un'autorità che non sappiamo bene da dove venga ,ha organizzato questa ridicola messinscena con personaggi che hanno un seguito da ridere se non fosse per la Rai che continua a farli apparire sulla scena televisiva,il più delle volte a sproposito. Albano, ci basta la presunzione e l'atteggiamento malandrino;il rampollo ruspante di casa Savoia,che non si sa a che titolo calca la scena Rai e con quali meriti se non una eredità che più scalcinata ed inquietante non poteva essere; Barale, ma esiste veramente? ,Cocuzza per più cocuzza non poteva essere,forse ho dimenticato qualcuno ma sicuramente sarà all'altezza degli altri. VIVA LA RAI ………
[Quelle bonne idée de Leone – fils de l'ancien Président de la République [Giovanni Leone] – et c'est inutile de demander, comment il se trouve aujourd'hui à ce poste [directeur de Rai 1] ! Fort d'une autorité qui lui vient d’on ne sait où, il a organisé cette mascarade ridicule avec des personnages qui n’existeraient plus si la RAI n’entretenait pas leur vie médiatique en s'évertuant à les exhiber le plus souvent de manière inappropriée. Nous en avons assez de la complaisance et de l'espièglerie d’Al Bano ; quant au descendant direct de la Maison de Savoie, dont nous ne savons ni à quel titre ni à quel mérite il foule la scène de la Rai si ce n’est un héritage qui ne pourrait être plus minable et dérangeant. Barale, mais existe-t-elle vraiment ? Cocuzza [le nom d'un personnage de la RAI synonyme d’écervelé] plus cocuzza c’est impossible, j'ai peut-être oublié quelqu'un, mais sans doute est-il à la hauteur des autres. VIVE LA RAI ………]
Sur Articolotre.com, on peut lire ce qu’Al Bano dit de ces critiques :
Io difendo questo programma, e non capisco davvero cosa ci vediate di male: ce l'avete con me? Non capisco perché si parli di reality quando si tratta di realtà. Non sarebbe stato uno spettacolo, ma un'indagine, un'occasione per accendere i riflettori sulla gente che soffre. A me piaceva proprio l'idea di andare in un luogo in cui le persone sono abbandonate. Io voglio accendere qual faro, far vedere cosa succede. Continuano a morire dappertutto, ma se non proviamo ad accendere le luci che succederà?
[Je défends ce programme, et je ne comprends pas vraiment ce que vous y voyez de négatif : vous avez quelque chose contre moi? Je ne comprends pas pourquoi on parle de télé-réalité alors qu’il s'agit de la réalité. Ce ne sera pas un spectacle, mais une enquête, l'occasion de braquer les projecteurs sur des gens qui souffrent. A moi, l'idée me plaisait vraiment d'aller à un endroit où les gens sont abandonnés. Je veux allumer ce phare, pour voir ce qui se passe. On continue à mourir partout, mais si nous ne cherchons pas à y braquer les projecteurs que se passera-t-il ?]
Alors que pour le Stop Kony, les commentaires d’Africains étaient très majoritairement négatifscette fois-ci ils sembleraient plus nuancés notamment sur Facebook :
Aragone Diger : Sortir les réfugiés de l'ombre, c'est aussi montrer les tares de la guerre et ainsi conscientiser les populations de pays impliqués dans les guerres surtout en Afrique.
Renaud-Désiré Essoh Lath Moi j'aime ça montre que dans la vie y'a pas queKardashians et y'a des problèmes plus sérieux !!
Suite aux rumeurs de suppression la RAI a publié un démenti officiel. Grâce à cette polémique la « Mission » bénéficie d’une opération publicitaire hors pair.
Abdoulaye Bah et Antonella Sinopoli ont contribué à cet article.