Quand D. Kaberuka prend sa plume et dresse un vibrant plaidoyer pour la Somalie

Afriquinfos Editeur
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Il est évident que la Somalie est toujours dans l’œil du cyclone, au regard des récentes évolutions de l’actualité socio-politique dans cet Etat, note M. Kaberuka dans une libre opinion. La Conférence de Lancaster House à Londres marque un « tournant décisif » dans les efforts de reconstruction de la Somalie, et « constitue un motif d’optimisme » pour l’avenir de cet Etat d’Afrique orientale, note le numéro un de la BAD.

« L’espérance succède de plus en plus à la peur au fur et à mesure » que les activités quotidiennes reprennent leur place dans la vie des habitants de Mogadiscio, se félicite D. Kaberuka. Il en veut pour preuves des statistiques parlantes qu’il cite : « 60.000 Somaliens ont regagné leur pays l’an dernier ; 2 milliards de dollars sont envoyés par la diaspora au bercail chaque année ; neuf réseaux de téléphonie mobile couvrent la Somalie ». Bref, indique le Rwandais Kaberuka, tout est mis en place pour que l’Etat somalien puisse renaître de ses cendres. Une posture qu’il appelle « la communauté internationale à consolider ».

Croire en ses potentialités, regarder dans la même direction

Il appartient aux Somaliens de prendre les devants de ce nouvel essor qui pointe à l’horizon. C’est à eux d’agir, et le monde va les accompagner, souhaite le président de la BAD. « Il va surtout falloir trouver le juste-milieu entre les tâches des Agences humanitaires y oeuvrant sur le long terme et celles qui sont aux côtés des Somaliens pour des actions temporelles », avertit M. Kaberuka, en se fondant sur ses multiples expériences de la reconstruction post-crises d’Etats africains.

Dans la même sortie médiatique, le numéro un de la BAD a également fait remarquer que le retour à la stabilité en Somalie est surtout tributaire de la cohésion dans la Corne de l’Afrique et en Afrique de l’est, en s’inspirant des leçons du passé. M. Kaberuka s’est par ailleurs félicité de l’engagement pris par les actuels dirigeants somaliens de mettre en place des institutions favorisant une orthodoxie financière durant les prochaines années, en décrivant cet engagement comme un « excellent pilier pour redémarrer ». Avec aux côtés des Somaliens la BAD, forte des expériences qu’elle a acquises dans d’autres situations d’« Etats fragiles d’Afrique ».

Pour ce faire, le président de cette institution panafricaine plaide pour une urgente reprise de la coopération financière entre Mogadiscio et les principales institutions financières de la planète et l’effacement de sa dette extérieure. « La reconstruction de la Somalie a irrémédiablement démarré », conclut ce cadre africain ; « elle peut s’avérer l’une des plus difficiles tâches de ces cinq dernières décennies en Afrique tout autant comme l’une des plus exaltantes » !

 

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