En effet, tout d’abord pour saluer l’efficacité des unités de la police et de la justice sur leur travail sans relâche pour traquer l’auteur des crimes à BFM TV et à Libération, communiqué par le président de la République lui-même en ce jeudi 21 novembre, mais aussi pour mettre au clair toutes les informations recueillis sur l’affaire du « tireur de Paris », le procureur de la République a donné une conférence de presse.
Quatre grandes questions animent la conférence et permettent d’avoir une vue globale sur la situation
Pour commencer, le procureur est interrogé sur l’identité de l’accusé, Abdelhakim Dekhar, ainsi que sur le rôle qu’il avait dans l’affaire Rey-Maupin en 1994.
En résumé, cette personnalité étrange, Abdelhakim Dekhar, soupçonnée d’avoir été l’acheteur de l’arme de la « tuerie de Nation » en octobre 1994, avec Florence Rey et Audry Maupin, s’identifiait comme un « membre des services secrets algériens » et disait Être envoyé dans les squats d’extrême gauche et anarchistes dans l’objectif de trouver des islamistes.
Des mensonges, conclura la justice et il sera condamné en 1998 pour avoir été complice lors de l’affaire Rey. Libéré après avoir purgé sa peine, il vivra à Londres et ne donnera aucun signe de vie jusqu’à vendredi dernier où il a commencé ses agressions successives.
Autre question qui intrigue la presse, celle de l’interpellation
Le président s’empresse donc de répondre fièrement à cela félicitant le travail et « le professionnalisme des fonctionnaires concernés ».
En bref, l’accusé a été retrouvé principalement grâce aux importants moyens de vidéosurveillances sur les différents lieux de crimes. En effet, ces dispositifs de sécurité ont permis dès le départ de mettre un visage sur le tireur. Mais c’est l’appel à témoin du lundi 18 novembre qui a mené la traque à sa fin.
Suite à cet appel, un homme est venu se présenter au commissariat de Courbevoie et a fait part de ses soupçons sur l’homme qu’il hébergeait. Et en effet cet homme était Dekhar.
L’homme ajoute que, outre la ressemblance avec les clichés diffusés dans les médias, son hôte est rentré lundi soir. Celui-ci aurait confié qu’il avait fait « une connerie ».
C’est donc suite à ces propos rapportés que Dekhar est retrouvé dans une voiture, à moitié inconscient, dans un parking souterrain à Bois Colombes.
Mis en garde à vue dans la foulé, les tests ADN réalisé par la suite ont permis d’identifier officiellement le « tireur de Paris ».
Bien que son état de santé soit encore instable, dû aux médicaments qu’il avait avalé avant que la police le retrouve, la presse a souhaité être le plus informé possible au sujet des motivations de Dekhar.
Mais comme il est dit ci-dessus, du fait de son état de santé, les enquêteurs n’ont toujours pas pu dialoguer réellement avec l’accusé.
Mais le procureur de la République informe sur l’annonce faite par le ministre de l’Intérieur sur RTL qui déclare qu’un ou des courriers avaient été retrouvés par la police là où Dekhar était hébergé.
« C’est à la justice de donner progressivement tous ces éléments, pour non seulement comprendre ce qu’il s’est passé, mais surtout pour connaître les motivations de cet individu » conclut le ministre de l’Intérieur.
Par ailleurs, Le Monde a eu accès au contenu de deux courriers que Dekhar aurait laissé. Dans l’une des lettres, Dekhar approche le thème des grands conflits mondiaux, la Libye, la Syrie, mais de manière assez confuse. D’autre part, Dekhar s’en prend aussi aux médias, parle de « fascisme », des banlieues, du regard que les autres portent sur lui, et il en dégage un sentiment d’inquiétude.
Dans l’autre courrier, le contenu est simple à résumé, Dekhar fait part de ses dernières volontés, il prévoyait donc surement un suicide en prenant tous ces médicaments. Mais il faut surtout retenir que dans aucun des courriers il n’a parlé des faits récents ni des agressions.
Pour finir sur les grandes questions posées lors de la conférence, celle du mystère de l’ADN était bien évidemment inévitable.
Le procureur va être très clair dans ses explications et rappelle que lors de la première condamnation de Dekhar en 1998, le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) n’existait tout simplement pas. De ce fait, Dekhar n’a jamais été fiché.
C’est au cours de son séjour en prison que le FNAEG a été créé. C’est l’affaire Guy Georges «le tueur de l’Est parisien » qui a mené à la création de celui-ci.
Malgré une conférence bien complète, d’autres informations majoritairement sur les motivations de Dekhar sont attendu dès que l’accusé aura un état de santé stabilisé.