"Il nous faut identifier et suggérer, à l'adoption de la conférence des chefs d'Etat, les possibilités de sources alternatives de financement des activités de notre organisation commune qui tiennent compte des contraintes financières, légales, réglementaires et fiscales de chacun de nos Etats", a estimé Nassirou Arifari Bako, lors des débats de la première session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères du Conseil de l'Entente tenue à Cotonou.
Pour le chef de la diplomatie béninoise, le Conseil de l'Entente rénové ne sera perçu comme une réalité concrète et crédible par les populations de l'espace Entente que s'il contribue réellement à la satisfaction de leurs attentes et aspirations par la réalisation de projets intégrateurs qui rapprochent davantage les cinq Etats membres du Conseil de l'Entente, leurs populations et leurs économies.
"Cet objectif ne pourra vraiment se réaliser, entre autres, que par la mise en place d'un Fonds de développement du Conseil de l'Entente capable d'aider les Etats membres à trouver des solutions aux problèmes de financement de gros projets intégrateurs auxquels ils sont confrontés", a-t-il suggéré.
Créé le 29 mai 1959, le Conseil de l'Entente, qui regroupe, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo, est non seulement destiné à offrir un cadre de concertation politique aux chefs d'Etat des pays membres, mais aussi mettre en oeuvre, dans un esprit d'entente et de solidarité, des projets en vue de promouvoir le développement des pays concernés.
Cependant, le Conseil a rapidement abandonné ses objectifs politiques initiaux pour se consacrer à des projets économiques et a acquis une compétence certaine dans certains domaines, notamment la formation professionnelle, l'hydraulique villageoise, la gestion des terroirs.
Mais, cette institution traverse une crise profonde depuis 2003 avec une situation financière précaire ainsi que des problèmes organisationnels et institutionnels.
Ainsi pour pallier cette situation, les chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de l'Entente ont pris, en décembre dernier à Cotonou, les décisions relatives à l'adoption d'une charte portant réorganisation du Conseil de l'Entente et de procéder à la restructuration du Fonds d'entraide et de garantie des emprunts du Conseil de l'Entente (Fegece), en vue de lui donner une nouvelle orientation.