Pour une autre OIF : Des économistes se prononcent sur la politique de l’institution

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Selon Chérif Salif Sy, ancien conseiller technique d'Abdoulaye Wade, le ministre togolais de la Prospective et de l'Evaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo, et l'économiste français Jean-Joseph Boillot, signataires de la tribune, « seule l'addition simpliste de pays où l'essentiel des populations ne parle en réalité pas le français mais d'autres langues, africaines ou non, conduit à créer l'illusion d'un espace économique commun qui représenterait 6 à 8% de l’économie mondiale ».

Pour les trois économistes, l’Afrique «ne peut en fait se développer qu’en s’industrialisant, et elle doit, pour cela, protéger ses industries naissantes, y compris sur le plan monétaire», écrivent-ils.

Les mêmes signataires de la tribune poursuivent en affirmant que «le  continent africain doit ensuite transformer, de façon prioritaire, ses régions parfois morcelées en marchés intégrées qui regroupent des voisins géographiques proches en termes de niveau de développement, exactement comme l'a fait l'Union européenne après la guerre».

Par ailleurs, ces économistes soulignent que «pour la France elle-même, construire un espace économique francophone n’est pas bon, l'avenir de l'appareil productif français se jouant en Europe». Les signataires de la tribune concluent enfin en  notant  que l'OIF peut toutefois «jouer un rôle extrêmement utile dans le développement économique de l'Afrique, dès lors qu'elle cible deux des problèmes majeurs du continent : la gouvernance et le développement humain, qui font déjà partie de ses objectifs ».

                                      P. Amah