Niamey (© 2022 Afriquinfos)-La communauté internationale « doit investir à fond » pour aider l’armée du Niger à combattre les groupes djihadistes qui frappent le pays, ainsi que plusieurs pays voisins. C’est l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alors qu’il était en visite à Niamey ce 2 mai 2022 dans le cadre d’une tournée en Afrique de l’Ouest pour marquer le mois sacré musulman du Ramadan.
S’exprimant suite à une rencontre avec le Président du Niger, Mohamed Bazoum, le patron de l’ONU a souligné que « la communauté internationale doit réaliser » que le terrorisme n’est « pas seulement une question régionale ou africaine, mais bien une menace globale ».
« La paix, la stabilité et la prospérité du Niger et de l’ensemble du Sahel représentent une priorité absolue pour les Nations Unies ».
« Nous avons besoin de lutter efficacement contre le terrorisme » a de son côté déclaré, le président Mohamed Bazoum. Au-delà de l’action militaire, le président nigérien a souligné que son pays a besoin d’un « accompagnement de type humanitaire » mais également d’un « accompagnement pour réaliser les conditions de relèvement » dans les zones touchées par les conflits. Ces accompagnements consisteront à réaliser « des investissements dans les infrastructures, l’hydraulique, l’école, la santé… ».
À Ouallam, le secrétaire général de l’ONU a appelé à lutter contre les causes profondes qui continuent d’alimenter l’extrémisme violent et le terrorisme au Sahel. « La pauvreté, l’exclusion, l’impunité, l’insécurité alimentaire, la crise climatique exacerbent les tensions intercommunautaires ».
Guterres, un catalyseur à l’appui humanitaire
Face à ses hôtes, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré, « Je serai votre porte-parole en exigeant de la communauté internationale non seulement l’appui humanitaire nécessaire qui est loin d’être au niveau qu’il faut ainsi que l’appui à votre développement. » Pour vaincre le terrorisme, António Guterres, « c’est avec le développement, l’éducation, la santé, la création des emplois », qu’on peut y mettre fin.
Il a cependant reconnu que le G5-Sahel, qui regroupe la Mauritanie, la Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, « a été affaibli par les coups d’Etat qui se sont déroulés (chez) quelques-uns de vos voisins », en référence au Mali et au Burkina Faso où des militaires ont pris le pouvoir en 2020 et début 2022.
« Alors que les attaques terroristes continuent d’augmenter dans le Sahel pour s’étendre vers les Etats du Golfe de Guinée, la communauté internationale doit réaliser que ce n’est plus seulement une question régionale ou africaine, mais bien une menace globale », a noté le secrétaire général de l’ONU.
Il a affirmé qu’il continuerait « de plaider » comme il l’a fait « depuis le début (…) pour la mobilisation de ressources supplémentaires pour relever ce défi ». « La paix, la stabilité du Niger, de l’ensemble du Sahel, représentent une priorité absolue pour les Nations unies », a-t-il ajouté.
Une nouvelle « perception de la coopération entre le Niger, les Nations unies et ses autres partenaires » dans la lutte contre « le terrorisme » serait déjà d’ailleurs en vue.
Selon lui, la situation « a évolué et elle se présente aujourd’hui sous un jour totalement nouveau ». « Nous avons besoin d’actualiser par conséquent la façon dont nous percevons le problème (terroriste) et la façon dont nous devons définir les moyens pour y faire face », a-t-il ajouté.
V.A.