Place de l’Afrique dans les déplacements forcés depuis 10 ans dans le monde

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Genève (© 2021 Afriquinfos)- Les dirigeants dans le monde doivent redoubler d’efforts pour promouvoir la paix, la stabilité et la coopération afin de stopper et d’amorcer l’inversion de la tendance à la forte hausse des déplacements provoqués par les violences et la persécution depuis près de dix ans. C’est l’appel lancé par, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Selon le tout dernier rapport annuel Tendances mondiales du HCR publié ce vendredi 18 juin 2021, le nombre de personnes fuyant les guerres, les violences, la persécution et les violations des droits humains a atteint près de 82,4 millions de personnes en 2020 et ce, malgré la pandémie. Cela représente une augmentation supplémentaire de 4% par rapport au chiffre record de 79,5 millions fin 2019.

Sur le continent les projections indiquent que la moitié des réfugiés participant à l’enquête vivaient sous le seuil de pauvreté – contre 44% avant la pandémie de Covid-19.

Selon le HCR, le Burkina Faso et le Mali sont gravement touchés par la crise de déplacement qui sévit actuellement dans la région du Sahel, en Afrique occidentale et Afrique centrale. Plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers depuis 2019.

Aussi, il y a à peine deux semaines, le pays a-t-il connu l’attaque la plus meurtrière depuis plus de six ans, lors de laquelle 138 personnes du village de Solhaln ont été exécutées, lorsque des hommes armés ont fait irruption dans la localité au milieu de la nuit.

Le financement de la réponse du HCR au Burkina Faso reste « extrêmement faible », avec seulement 22 % du financement requis. D’après le Haut-Commissariat, deux fois plus de ménages réfugiés ont dû emprunter de l’argent pour faire face à l’urgence de la Covid-19 par rapport à la communauté hôte.

La Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et la RDC accueillent généreusement des réfugiés

Depuis près de sept ans, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo accueillent généreusement des réfugiés du Burundi.

L’Ouganda accueille la plus grande population de réfugiés d’Afrique, avec quelque 1,5 million de personnes provenant principalement du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo (RDC).

« Avec une deuxième vague qui bat son plein en Ouganda, je suis très préoccupé par le fait que les conditions de vie des réfugiés pourraient non seulement se détériorer mais devenir intenables », a déclaré Joël Boutroue, Représentant du HCR en Ouganda.

La transition politique de l’année dernière au Burundi a fait naître l’espoir que davantage de réfugiés puissent rentrer chez eux, mais la majorité des réfugiés burundais continuera cependant à avoir besoin d’une protection internationale en 2021, note le HCR.

L’appel de fonds en faveur des réfugiés du Burundi pour 2021 vise à obtenir un soutien essentiel pour pouvoir garantir la fourniture de nourriture, d’abris et de services éducatifs, ainsi que l’accès aux soins de santé et à l’eau, qui sont particulièrement importants dans le cadre des mesures de prévention et de réponse à la pandémie de coronavirus.

« Un soutien international accru est crucial pour garantir que les réfugiés burundais bénéficient d’une réelle protection et de soins dans les pays voisins », a indiqué Clementine Nkweta-Salami, Directrice régionale du HCR pour la région de l’Afrique de l’Est, de la Corne de l’Afrique et des Grands Lacs.

En 2020, la réponse à la situation des réfugiés burundais était parmi les plus sous-financées au monde, l’appel de fonds de 293 millions de dollars de l’année dernière n’ayant été financé qu’à hauteur de 40%.

Les conséquences sur la vie des réfugiés et de leurs communautés d’accueil ont été sévères. Elles ont notamment pris la forme de réductions des rations alimentaires, d’abris inadéquats, de pénuries de médicaments et de moyens de subsistance insuffisants.

 

V. A.