En choisissant vendredi dernier de ne rien changer à sa stratégie actuelle, malgré les excédents pesant sur le marché, l'Opep a opté pour un attentisme qu’elle impose aux pays membres du cartel à 30 millions de barils par jour (mbj). C’est le niveau que l’organisation avait adopté en novembre 2014 et reconduit en juin 2015 à ses plus gros producteurs, mais qui en dit aussi long sur ses divisions internes.
Quoique maintenu à 30 mbj, la production réelle de pétrole brut est largement dépassée par les membres du cartel et représente actuellement environ 32 millions de barils par jour.
Selon le Secrétaire général de l’Opep, le Libyen Abdallah el-Badri, le cartel ne pouvait «avancer de chiffre parce que l’Iran arrive; nous ne savons pas quand il arrivera et nous devrons l’accueillir d’une façon ou d’une autre». Les cours du brut avaient enregistré une chute de plus 60% de leur valeur depuis la mi-2014. Cette chute est pourtant en grande partie imputable à l’offensive commerciale de l’Opep, et notamment de son chef de file, l’Arabie Saoudite, qui inonde le marché d’or noir pour contrer l’essor des hydrocarbures de schiste aux États-Unis.
Les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite en tête, ont en effet fait savoir à plusieurs reprises qu’ils n’accepteraient de réduire leur production que si les producteurs extérieurs au cartel s’engageaient également dans cette voie. Ce que la plupart des analystes jugent peu probable.
Parmi les 12 pays membres de l’Opep, il faut noter les pays africains suivants: Algérie, Angola, Libye et Nigeria. La prochaine réunion du cartel est fixée aux 2 et 3 juin 2016 à Vienne.
Innocente Nice