Cette information a été publiée jeudi à l'occasion de la 58ème Conférence des ministres de la santé d'Afrique orientale, centrale et australe (ECSA), un événement de deux jours qui réunit un grand nombre d'experts de la médecine, de ministres de la Santé et d' autres acteurs de ce secteur venus de tout le continent et au-delà.
Le vice-ministre tanzanien de la Santé et de la Sécurité sociale Kebwe Stephen Kebwe a rapporté que, mêle si tous les pays ont signé la déclaration d'Abuja, très peu d'entre eux l'ont appliqué effectivement, en particulier en ce qui concerne les montants de budget accordés au secteur de la santé.
Toutefois, la Tanzanie continue d'enregistrer de bons résultats dans sa lutte contre un certain nombre de maladies, a-t-il commenté.
"Au niveau de notre pays, nous avons réussi à traiter des syndromes majeurs, y compris des infections et maladies graves, par le biais d'autres moyens financés autrement", a déclaré le responsable tanzanien.
La Conférence des ministres de l'ECSA a également observé que malgré une progression significative des dépenses annuelles de santé des gouvernements africains, la part respective des fonds publics et privés dans ce secteur est restée globalement inchangée.
Même après l'engagement pris à Abuja, de consacrer 15 % de leur budget public annuel aux dépenses de santé, près d'un tiers des pays de l'UA ont selon les informations disponibles réduit leurs dépenses de santé depuis 2001, date de l'adoption de cette résolution.
Le Mozambique, qui affichait le deuxième niveau de dépenses de santé le plus élevé des États de l'UA en 2001, a depuis réduit ses dépenses de santé, de 14,8 % par an en 2001 à 7,8 % par an selon les chiffres de 2011, tandis que le Tchad, où les nombres de cas de virus CIH et de tuberculose sont réputés les plus élevés, a réduit ses dépenses de santé de 13,8 % en 2001 à 3,3 % à peine en 2011, soit une baisse de -76,3 %.
En revanche, certains pays ont selon les informations réalisé des progrès considérables vers la réalisation de cet objectif, y compris la République démocratique du Congo, qui a augmenté ses dépenses de santé de 2,8 % en 2001 à 10,8 % en 2011, soit une progression vertigineuse de +286,7 %.
Bien qu'il lui reste encore quelques points de pourcentage à franchir pour atteindre l'objectif, il est probable que la RDC le remplira bientôt si elle maintient sa progression des dépenses publiques de santé à son rythme actuel.
En 2011, six pays ont également été en mesure d'atteindre et dépasser l'objectif de 15%: Rwanda (23,8%), Libéria (18,9%), Malawi (18,5%), Zambie (16%), Togo (15,4%) et Madagascar (15,3%).
Quatre pays sont clairement en voie d'atteindre l'objectif d'Abuja: Swaziland (14,9%), Éthiopie (14,6%), Lesotho (14,6%) et Djibouti (14,2%).
En général, les pays de l'UA ont augmenté de 69% leurs dépenses de santé publique comme une part de leur budget annuel. L'accroissement des budgets nationaux a contribué à réduire de 25% les nouvelles infections à VIH en Afrique sub-saharienne.
Le nombre d'enfants infectées par le VIH a diminué d'au moins 50%.