Le parlement marocain doit ratifier cette semaine l’accord agricole avec l’UE

Afriquinfos Editeur
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Adopté en mars dernier à Strasbourg par le Parlement européen ( PE), l'accord Maroc-UE statue sur la libéralisation du commerce des produits agricoles, produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche.

Il prévoit un calendrier de libéralisation sur 10 ans pour les exportations des pays de l'UE vers le royaume selon trois groupes de produits.

Le premier concerne les animaux reproducteurs et les semences, à libéraliser sur 10 ans. Le deuxième concerne les produits laitiers, oeufs, légumineuses, biscuiterie, chocolaterie et confiserie, à libéraliser sur 5 à 10 ans. Le troisième groupe, quant à lui, portant sur les blés, le lait, l'huile d'olive, des quotas sont prévus. A

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Ainsi, l'accord comporte des mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles et de produits de la pêche qui permettront d'augmenter les volumes des exportations marocaines de fruits et légumes sur le marché européen et de baisser les droits de douanes appliqués à l'entrée de ces produits de part et d'autre.

L'accord prévoit une libéralisation avec effet immédiat de 55% des droits de douane sur les produits agricoles et les produits de la pêche de l'UE (contre 33% actuellement) et de 70% des droits de douanes sur les produits agricoles et les produits de la pêche du Maroc sur une période de dix ans (contre 1% actuellement).

La plupart des produits agricoles du Maroc bénéficieront d'un accès libre au marché à l'exception d'une liste restreinte. Il s' agit de la tomate, l'ail, la clémentine, la fraise, le concombre et la courgette, des produits jugés sensibles par la partie européenne.

L'accord prévoit, dès son entrée en vigueur, une augmentation immédiate des quotas de 20.000 tonnes pour la tomate, et de 32.000 dans quatre ans.

Selon le même schéma, les quantités de courgettes seront revues de 30.000 et 36.000 tonnes et celles du concombre de 8.800 et 10. 600 tonnes. Pour l'ail, la clémentine et la fraise, l'amélioration est respectivement de 500, 31.300 et 4.600 tonnes. Pour la tomate, produit extrêmement sensible, la hausse des contingents a été limitée et étalée sur 5 années.

Pour le ministre marocain de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, cet accord, qui va contribuer à améliorer le climat des échanges entre professionnels marocains et européens, offre au royaume de nouvelles opportunités d'accès au marché européen et lui permettra en même temps d'assurer un meilleur approvisionnement de son marché en intrants agricoles.

Selon le ministère marocain de l'Agriculture, le Maroc pourra, via cet accord, réaliser un gain immédiat net d'un milliard de dirhams, correspondant à la différence entre le gain réel qui est de 1,7 milliard et les retombées des concessions accordées à l'UE de 700 millions de dirhams, rapporte Le Matin.

Aussi, l'accord permettra de dégager un gain fiscal d'environ 285 millions de dirhams dès la première année de son application dans la mesure où les opérateurs économiques marocains devront économiser 362 millions de dirhams en droits de douane à la faveur des conditions préférentielles et que les exportateurs européens auront à débourser 77,3 millions de dirhams de moins.

Par ailleurs, le processus de libéralisation sur 10 ans permettra aux exportateurs marocains d'économiser jusqu'à 1,7 milliards de dirhams en droits de douane par an et 865 millions de dirhams pour les opérateurs de l'UE.