Parlement de la CEDEAO/1ère Session ordinaire au titre de l’année 2024 : Le député sénégalais Sagna tacle le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et la Guinée

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2024 Afriquinfos)- Jusqu’alors, on en entendait parler que lorsqu’il tenait ses sessions interparlementaires ou réunions dans diverses capitales africaines. Le Parlement de la CEDEAO fait depuis quelques jours, la Une des médias à travers le monde avec des vidéos virales sur les réseaux sociaux. On y voit notamment un membre du bureau, s’en prendre avec véhémence au député sénégalais Guy Marius Sagna. Le tort de ce dernier, avoir critiqué la gouvernance de certains dirigeants ouest-africains.

Très populaire au Sénégal où ses virulentes prises de position sous le régime de macky Sall, lui ont valu de nombreux séjours en prison, Guy Marius Sagna, a quelque peu mis de l’ambiance au sein du Parlement de la CEDEAO ce samedi 20 juillet. Alors que se tenait à Abuja, une session plénière, le député sénégalais sous la bannière du Pastef, le parti d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, l’actuel président du pays, a vertement critiqué les dirigeants ouest-africains. Ses principales cibles, les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoir, Patrice Talon du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo ou encore Mamadou Doumbouya de la Guinée. L’élu sénégalais accuse si plus ni moins, ces dirigeants, d’avoir des comportements qui contribuent à l’appauvrissement du continent et d’être à la solde de l’impérialisme français.

Tout est parti de l’intervention d’un représentant du PNUD, lors de la session de samedi sur l’état de la pauvreté en Afrique de l’Ouest. Pour Guy Marius Sagna, la région ouest-africaine est loin d’être pauvre : « Nous sommes les pays les plus riches de la planète Terre. Tant que les gens diront que l’Afrique de l’Ouest est pauvre, cela signifie qu’ils font partie du problème. Mais pourquoi vous n’osez pas dire appauvrissement ? Qui a appauvri l’Afrique ? Ce sont nos présidents », a déclaré le leader du mouvement Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (Frapp-France dégage).

Une sortie qui a suffi à provoquer l’ire de la vice-présidente du Parlement de la Cedeao, l’Ivoirienne Adjaratou Traoré. « La liberté de parole ne veut pas dire que vous devez dire n’importe quoi à l’endroit des chefs d’État. C’est du n’importe quoi que vous êtes en train de dire », s’est révoltée la parlementaire ivoirienne. Et elle poursuit, « vous dites n’importe quoi et vous devez contrôler ce que vous avez à dire. Vous ne pouvez pas vous adresser ainsi aux chefs d’État, ce ne sont pas vos amis. Je ne suis pas d’accord, vous devez être courtois.» Non contente, elle s’est levée du perchoir et a voulu s’en prendre physiquement, à Guy Marius Sagna, avant que d’autres membres du parlement ne l’en empêche. C’est dans cette confusion que la session a été suspendue.

La vidéo de cet échange houleux est tendance sur les réseaux sociaux. Pendant que l’Ivoirienne Adjaratou Traoré est tournée en dérision pour son zèle un peu trop énergique, Guy Marius Sagna est célébré par les néo panafricains.

Boniface T.