Ouganda: Kizza Besigye de retour à la prison de Luzira après des soins d’urgence suite à sa grève de la faim

Afriquinfos Editeur
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L'opposant ougandais Kizza Besigye à Kampala le 22 septembre 2017.

L’opposant historique ougandais Kizza Besigye a été brièvement hospitalisé suite à la détérioration de son état de santé près d’une semaine après avoir commencé une grève de la faim, et a été ramené en prison ce 17 février 2025, a déclaré son avocat.

Kizza Besigye, ancien médecin personnel du Président ougandais Yoweri Museveni, est dans le collimateur du Gouvernement depuis son ralliement à l’opposition il y a 25 ans. Enlevé en novembre dernier lors d’un déplacement au Kenya, il était jugé devant une cour martiale pour trahison, fait passible de la peine capitale. Kizza Besigye a entamé une grève de la faim le 10 février pour dénoncer sa « détention illégale ». 

Son avocat Erias Lukwago a déclaré qu’il « a été amené sous forte surveillance dans un établissement médical privé à Bugolobi (un quartier de Kampala) la nuit dernière et ramené à la prison de Luzira ».

M. Besigye avait été vu pour la dernière fois en public vendredi 14 février 2025 lors d’une comparution devant un tribunal, visiblement affaibli, un jour après que M. Lukwago a déclaré à l’AFP qu’il était dans un état de santé « critique ». M. Lukwago et le député de l’opposition Francis Twijukye ont déclaré qu’ils n’étaient pas au courant de son état actuel, leurs contacts avec le détenu étant « limités ». Son épouse Winnie Byanyima, Directrice de l’ONUSIDA, le programme des Nations Unies de lutte contre le VIH, a affirmé dimanche 16 février à l’AFP qu’elle était « très inquiète » pour sa santé.

« Il ne mange pas, il boit seulement de l’eau », a-t-elle déclaré en marge d’un Sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba. Fin janvier 2025, la Cour suprême du pays avait jugé inconstitutionnel le jugement de civils par des tribunaux militaires mais M. Museveni avait contesté cette décision, évoquant un « instrument utile pour la stabilité ».

Le ministre de l’Information ougandais a cependant déclaré dimanche « accélérer » le transfert du procès de Kizza Besigye d’un tribunal militaire vers une cour civile, lui demandant de mettre fin à sa grève de la faim. L’ONU et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l’opposition en Ouganda à l’approche de l’élection présidentielle, prévue en janvier 2026.

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