Obama de retour en Afrique dans un désamour ambiant justifiable

Afriquinfos Editeur
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Après Dakar (Sénégal) dans les prochaines heures, Barack Hussein Obama et sa suite s’ébranleront vers la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Comme durant le scrutin présidentiel américain de l’an dernier, « l’Obamania» n’a plus prise sur la psychologie d’un grand nombre d’Africains. Comme par enchantement, la passion que nourrissaient beaucoup de fils et filles du continent noir à l’égard du parcours de l’ancien Sénateur de l’Illinois a subitement disparu… Sur les réseaux sociaux, on peut aisément prendre le pouls de ce "désamour" entre Obama et ses frères et sœurs du continent berceau de l’Humanité. La faute au peu d’intérêt que porte la gouvernance Obama à l’Afrique. En tout cas, en un peu plus de quatre années de gestion des affaires américaines, l’administration Obama n’a pas encore fait mieux que le bilan « Afrique » de George Bush W. Junior.

Les discours et les sorties de M. Obama sur la promotion des notions de démocratie, de liberté, des droits humains à l’échelle de la planète sont certes bien pensés, attrayants mais ils peinent à être matérialisés sur le continent noir. Surtout au Sud du Sahara. Il faut avouer que les positions de B. H. Obama sur le bilan du long mandat du regretté Bongo Ondimba ou encore sur la guerre en Libye contre le régime de Kadhafi a renforcé les nouvelles lectures des "Noirs d’Afrique" sur les faits et gestes du dirigeant de la première puissance du monde.

La grande couche d’Africains si fière de voir un des leurs accéder à la Maison Blanche en novembre 2008 a donc fini de déchanter ! Le 44ème président des USA ne sera pas le deus ex machina de l’Afrique dans plusieurs chantiers. L’Amérique passe avant tout. Dans tous les domaines. Il ne devrait pas y avoir, de ce fait, de grosses annonces durant ce second "périple" de M. Obama en Afrique.

Les priorités de l’heure de Washington se situent hors d’Afrique, le péril terroriste dans le golfe d’Aden, au Sahara et au Maghreb ainsi que le chassé-croisé USA-Chine mis de côté. Sans oublier la piraterie maritime, les interventions des « Yankees » en matière humanitaire ou encore leur expertise militaire aux côtés de l’ONU, comme c’est le cas en RDC.

Pourtant, il y a une ribambelle de chantiers politiques et économiques en Afrique sur lesquels l’on est en droit d’attendre Obama. Comme la consolidation de la paix au Kenya (pays dont sont originaires les Obama), principal moteur de l’économie en Afrique orientale ; une lutte plus hardie aux côtés des Etats africains contre le commerce de la drogue, la cybercriminalité, le transfert de technologies et de compétences, les délocalisations des grosses multinationales américaines en direction de la jeunesse africaine touchée de plein fouet par le chômage ou le sous-emploi. L’on a de la peine à croire que même dans les Etats d’ascendance anglophone du continent africain, on y assiste difficilement à une présence remarquable et remarquée des « Yankees » comme c’est le cas des Chinois ou des nouveaux Etats émergents de la planète ! L’Amérique ne viendra jamais en Afrique dans des apparats de sainteté en matière de relations commerciales. Cependant, le continent noir, avec ou sans Obama, mérite une attention plus accrue de la part de Washington. Quitte aux Républiques d’Afrique de ne pas oublier « que les Etats n’ont jamais d’amis, ils n’ont que des intérêts ».