Alex Ogou, réalisateur ivoirien qui veut révolutionner l’univers des séries TV en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2020 Afriquinfos)- Grâce aux succès de ses séries “Invisibles” et “Cacao“, le réalisateur et producteur ivoirien Alex Ogou nourrit de nouvelles et audacieuses ambitions pour davantage faire briller l’étoile du cinéma africain.

Le scénariste, directeur de production des séries “Invisibles” et “Cacao“ est désormais l’un des grands talents montants de l’industrie du cinéma africain. Il ne compte pas en rester là et ambitionne révolutionner l’univers des séries TV en Afrique.

En 2018, sa série «Invisibles» diffusée sur ‘CANAL+’ est désignée «Meilleure fiction francophone étrangère» au Festival de la Fiction de la Rochelle (France), une première pour une série africaine. Selon plusieurs observateurs du 7e Art africain, cette première série a marqué le début d’une nouvelle ère dans la production de fiction africaine.

Pour «Cacao», la production d’Ogou n’a pas lésiné sur les moyens pour offrir aux téléspectateurs africains le meilleur de ce qui se fait actuellement dans cet univers. Principalement tournée en extérieur, «Cacao» a bénéficié de la grande richesse et variété des décors naturels de la Côte d’Ivoire, alliant terre et mer.

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Ces deux chefs-d’œuvre confirmeront en effet que les productions africaines authentiques et ambitieuses peuvent aujourd’hui séduire et toucher des millions de personnes à travers le continent et dans le monde entier.

«Avec nos productions originales, nous sommes en train de constituer un catalogue de programmes forts pour, notamment, faire face à la concurrence qui s’annonce. Le public est donc de plus en plus exigeant et veut suivre des histoires africaines. Il ne peut pas se contenter de séries ou de films venus d’Europe ou des États-Unis», explique Alex Ogou.

En tant qu’acteur de l’industrie du cinéma, le cinéphile affirme observer une vraie dynamique dans le développement du secteur cinématographique sur le continent. Cette évolution positive d’après lui ressort grâce aux diffuseurs privés comme Canal+, TV5 Monde.  Toutefois, il  estime que le prochain grand pas sera l’implication plus forte des pouvoirs publics et des citoyens.

Selon le réalisateur ivoirien, «les pouvoirs publics doivent comprendre que notre activité est partie prenante à la fois de nos vies et aussi de nos économies. On aura besoin dans le futur que ces dirigeants investissent sur le plan financier. Car le nerf de la guerre, c’est l’argent», compare-t-il.

«Ce que nous faisons actuellement participe au développement d’une industrie. Nos activités génèrent de l’argent, créent des emplois. Aux citoyens, il faut aussi les sensibiliser afin qu’ils achètent des billets de cinéma, qu’ils s’abonnent à des services payants comme des chaînes ou des plateformes. Car bien au-delà de cette activité, il y a l’ambition d’écrire nos histoires communes. En développant cette industrie, nous devenons maîtres de notre image, à la fois dans la narration et aussi dans l’esthétique» décrypte encore l’artiste pour souligner la marque de son approche artistique.

De la science à la fiction

Arrivé en France avec ses parents à l’âge de cinq ans, Alex Ogou  décroche un BAC scientifique à 17 ans. Il décroche son premier rôle à l’écran dans le film de Robert Guédiguian, «À la place du cœur», auprès de Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride et Gérard Meylan.

En 2000, Robert Guédiguian fait de nouveau appel à lui pour jouer le jeune «Abderramane» qui doit faire face aux difficultés de la vie dans «La ville est tranquille».

Il enchaîne ensuite en jouant au théâtre des pièces de Bernard-Marie Koltès ou Neil LaBute. On le voit aussi dans des courts-métrages et des séries télévisées comme «Avocats et Associés». Intéressé par les techniques du cinéma, il enchaine différents métiers comme assistant-réalisateur, cadreur, monteur ou directeur de production. En 2013, face à Alex Descas dans le téléfilm «Césaire, le prix de la liberté», ilincarnera Léopold Sédar Senghor. En Afrique, il interprète également des rôles importants. On le voit dans les films guinéens «Il va pleuvoir sur Conakry» et «Morbayassa» de Cheick Fantamady Camara, puis au Cameroun dans «Paris à tout prix».

V.A.