La police au Nigeria a tiré jeudi 1er aout des gaz lacrymogènes dans plusieurs villes, dont la capitale fédérale Abuja, pour disperser des manifestations contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie, ont constaté des journalistes.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 220 millions d’habitants), traverse l’une de ses pires crises économiques depuis des années à la suite des réformes mises en place par le Président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L’inflation des denrées alimentaires dépasse les 40% et le prix de l’essence a triplé. A Kano, dans le nord du pays, les manifestants ont tenté d’allumer des feux devant le bureau du Gouverneur et la police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène. A la périphérie d’Abuja, où se sont rassemblées des centaines de personnes, la police a également tiré des gaz lacrymogènes.
Plusieurs centaines de manifestants ont par ailleurs défilé dans le quartier d’Ikeja, à Lagos, la capitale économique. Les manifestations se déroulent sous haute sécurité, les autorités ayant prévenu ne pas vouloir voir se reproduire au Nigeria les récentes violences meurtrières au Kenya, où un projet de nouvelles taxes a mis le feu aux poudres. À Abuja, les Forces de sécurité ont bloqué les routes menant à Eagle Square, l’un des lieux de protestation prévus, tandis que plusieurs centaines de manifestants se rassemblaient au stade national voisin avant de marcher vers la place. Baptisé #EndbadGovernanceinNigeria (Mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria), le mouvement de protestation s’est attiré de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux.
© Afriquinfos & Agence France-Presse
