Quatre pays africains se situent dans le classement des 10 pays les plus corrompus au monde. Le cas du Nigéria se détache sensiblement.
Le Nigéria arrive en 8eposition, avec 84% des nigérians affirmant que le niveau de corruption a beaucoup augmenté ces deux dernières années, c’est le nombre le plus haut de tous les pays compris dans le classement.
Aussi, 75% des Nigérians ont déclaré que le gouvernement est inefficace pour prendre des mesures contre la corruption.
Mais ce n’est rien comparativement au Liberia où 86% des habitants jugent le gouvernement inefficace voire très inefficace dans sa prise de décision contre la corruption, et 96% sont conscients que les institutions sont corrompues. Et pourtant, Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, avait renvoyé le commissaire général aux comptes pour motif de corruption. Enfin, 80% des résidents ont déclaré avoir déjà eu recours aux pots-de-vin.
Plus impressionnant, 75% de résidents en Sierra Leone affirment avoir déjà donné des pots-de-vin pour s’assurer certains services.
Quand on observe l’évolution de ces pays, on se dit qu’un pays comme l’Algérie est particulièrement menacé pour les prochaines années. En effet, la tournure que prend ce pays en matière de corruption est inquiétante : dans cette même enquête mondiale, l’Algérie n’arrive qu’en 105e position, mais surtout il n’y a eu aucune amélioration entre 2003 et 2013. Sur une note de 10, l’Algérie oscille entre 2,6 et 3,4, ce qui reste faible.
57% des algériens interrogés pensent que le niveau de corruption a beaucoup augmenté ces deux dernières années. D’après l’enquête, ce sont les entreprises privées qui sont les plus touchées par la corruption, suivies de près par les partis politiques et les autorités publiques, c’est pourquoi ces institutions sont totalement discréditées.
Selon El Watan, près de 40% des citoyens algériens reconnaissent avoir déjà versé un pot-de-vin à la police, aux impôts, à l’administration juridique…
Le 9 juillet dernier deux études sont d’ailleurs rendues publiques, et Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme a remis un rapport qui préconise un durcissement de la législation contre la corruption.
Plusieurs scandales ont déjà en effet contribué à dégrader l’image de l’Algérie et de ses institutions : détournements de fonds autour du programme de développement agricole PNDA, de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest mettant en cause le ministre des Travaux publics en 2012 et de Sonelgaz qui a valu un contrôle judiciaire d’une vingtaine de cadres ; puis des pots-de-vin versés à l’entreprise Sonelgaz, groupe pétrolier public assurant près de 98% des recettes en devises de l’Algérie. L’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil aurait été mêlé à cette affaire.
Ce premier bilan pour 2013 montre donc bien que la tendance n’est pas à l’amélioration dans les pays africains et qu’une action internationale coordonnée pourrait aider à faire évoluer la situation. La journée internationale de la lutte contre la corruption, organisée par les Nations Unies le 9 décembre prochain, va dans ce sens. L’Algérie et les autres pays devront y présenter leur bilan.