Namibie: La nouvelle Présidente ‘NNN’ trace les grandes lignes de son 1er mandat débutant en mars 2025

Afriquinfos Editeur
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La première femme élue Présidente de Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah, a affirmé ce 5 décembre 2024 avoir « brisé le plafond de verre » dans un discours austère prononcé lors de sa première rencontre avec la presse depuis l’annonce de son élection.

‘En tant que femme, je suis la première à admettre que mon élection à la plus haute fonction du pays a certainement brisé le plafond de verre des femmes namibiennes‘, a lancé l’actuelle Vice-présidente de 72 ans, élue avec 57,31% des suffrages à l’issue de scrutins présidentiel et législatifs marqués par de nombreux dysfonctionnements.

La Vice-présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate de la Swapo, le parti au pouvoir, vote à Windhoek, le 27 novembre 2024 en Namibie.

La candidate du parti au pouvoir depuis l’indépendance de ce pays d’Afrique australe en 1990 a salué dans la foulée Ellen Johnson-Sirleaf, première femme Présidente du continent, qui « a montré la voie » au Libéria en 2005.

Ces quelques mots en une heure et demie d’intervention sont demeurés la seule référence à la première historique qu’est son élection en Namibie. Fille de pasteur anglican passée par Moscou du temps de la lutte en exil pour la libération du pays, « NNN », partisane d’une législation stricte en matière d’avortement, interdit sauf circonstances extraordinaires dans le pays, n’a pas endossé le costume de championne des droits des femmes.

Le Président namibien par intérim Nangolo Mbumba (à gauche) serre la main de la candidate à la présidentielle du parti Swapo, Netumbo Nandi-Ndaitwah, pendant un meeting de campagne à Windhoek, le 24 novembre 2024.

Sans son habituel « doek » (couvre-chef local, ndlr), Netumbo Nandi-Ndaitwah a en revanche revendiqué la « légitimité constitutionnelle et morale de gouverner ». Et ce même si l’Opposition a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats des élections – initialement prévues le 27 novembre mais prolongées deux fois et qui se sont achevées le 30 – où elle dit avoir constaté « de multiples irrégularités ».

Netumbo Nandi-Ndaitwah, ministre depuis 2000, a refusé d’accabler la Commission électorale quand elle a été interrogée à deux reprises sur sa gestion du scrutin: « Ils ont mené le processus à son terme », s’est-elle bornée à déclarer. Si la participation, de 76% des inscrits, a été bien plus élevée que lors de la précédente présidentielle (61%), elle a été extrêmement inégale. Les régions d’Ohangwena et Omusati, fiefs du parti historique au pouvoir dans le nord du pays, où « NNN » a signé ses meilleurs scores (respectivement 79,7% et 82,6%), ont été marquées par des participations spectaculaires de 91% et 92%, très supérieures au reste du pays.

La région densément peuplée de Khomas, englobant la capitale Windhoek, où les dysfonctionnement ont été nombreux, n’a par exemple enregistré que 67% de participation. ‘Nous sommes légitimes pour faire en sorte que le 21 mars 2025’, a assuré NNN, ‘je prêterai serment’.

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