Mozambique : Les négociations marquées par une tournure brusque

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le chef adjoint de la délégation gouvernementale, le ministre des Transports Gabriel Muthisse, a toutefois affirmé que l'ancien mouvement rebelle refuse toujours d'être démilitarisé pour devenir un parti politique normal.

Lundi, la délégation de la Renamo avait exigé l'égalite et la parité dans les forces armées et la police, ce que la délégation du gouvernement considérait comme "une aberration" qui bloque les pourparlers.

Pour sa part, le président mozambicain Armando Guebuza a qualifié cette demande de la Renamo d'une "provocation typique" de la Renamo.

- Advertisement -

Pendant la semaine à venir, les deux parties devraient chercher à s'accorder sur les questions en suspens contenues dans l'ordre du jour, comme les termes de référence pour la participation des observateurs internationaux chargés de superviser un arrêt des hostilités.

Les prochains jours seraient décisifs pour la conclusion d'un accord final entre le gouvernement et la Renamo, ce qui pourrait probablement ouvrir la voie à l'inscription du dirigeant de la Renamo, Afonso Dhlakama, aux élections d'octobre prochain.

Si la Renamo a l'intention de participer aux élections, elle doit courir contre le temps, du fait que l'inscription des candidats aux élections se terminera à la fin de ce mois.

     C'est la deuxième fois que le gouvernement mozambicain et la Renamo négocient un cessez-le-feu. Le gouvernement préfère l'appeler la fin des "hostilités" car un accord de cessez-le-feu avait été signé en 1992 pur mettre fin à la guerre civile de 16 ans.

     La Renamo était une ancienne guerilla armée transformée en parti politique depuis la fin de la guerre civile en 1992.

     Fin 2012, M. Dhlakama a menacé de "détruire le Mozambique" si le Frelimo, parti au pouvoir, ne consentait pas à des réformes du système électoral pour partager davantage le pouvoir et la manne économique issue des gisements de charbon et de gaz. En même temps, la Renamo a déplacé son siège à Gorongosa (centre), où l'ancien mouvement rebelle a mis en place la base de formation Sathunjira.

     Entre avril et octobre 2013, les éléments de la Renamo ont attaqué un poste de police, des bus et des troupes gouvernementales. Le 21 octobre 2013, l'armée gouvernementale a pris la base Sathunjira après plusieurs jours de combats, ce qui est considéré par la Renamo comme une fin de l'accord de paix de 1992.

     M. Dhlakama a disparu après que les forces armées eurent pris d'assaut son siège dans la brousse en octobre 2013. Il a accordé certaines interviews par téléphone au cours des derniers mois.

     Le parti au pouvoir, le Frelimo, estime que ce n'est pas un problème pour la démocratie mozambicaine si Dhlakama ne se présente pas aux élections d'octobre, bien qu'il serait préférable que la Renamo ait un candidat à la présidentielle, au lieu de boycotter simplement les urnes.