Dans un « Si long chemin vers la liberté » (paru en 1994), Mandela condense l’essentiel de ses citations phares. On peut aussi les retrouver dans d’autres discours ou "productions littéraires" provenant de la plume du même auteur.
« Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J'espère vivre assez pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». C’était le début d’une profession de foi qui date de 1964, lors du célèbre procès Rivonia.
Une posture qui l’amènera à aussi déclarer : « Des gens courageux ne craignent pas le pardon, au nom de la paix ». Il est ainsi passé des mots aux gestes, lorsqu’il affirma : « Je savais parfaitement que l'oppresseur doit être libéré tout comme l'opprimé. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de sa haine, il est enfermé derrière les barreaux de ses préjugés et de l'étroitesse d'esprit. (…) Quand j'ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission: libérer à la fois l'opprimé et l'oppresseur ».
Cependant, la vision politique ou de la vie publique de l’ex leader de l’ANC a toujours été guidée par ceci : « Etre libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Mandela a passé une bonne partie de sa retraite à défendre la cause des enfants. Cette citation en dit long : « Il ne peut y avoir plus vive révélation de l'âme d'une société que la manière dont elle traite ses enfants ». Ou encore cette dernière : « L'éducation est votre arme la plus puissante pour changer le monde ».
Mandela, c’était également un grand passionné de l’Art musical ; il ne se privait pas souvent d’esquisser des pas publics de danse. Car, soutenait-il : « La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique » ! Les politiques africains souvent décriés par leurs gouvernés gagneraient à s’approprier ce bout de phrase : « Nous devons nous rappeler que notre première tâche est d’éradiquer la pauvreté et d’assurer une meilleure vie à tous ». Dans le même ordre d’idées, on peut retenir : « Je décidai de ne dire à personne ce que j'étais sur le point de faire… Il y a des moments où un leader doit s'avancer au-devant du troupeau, partir dans une nouvelle direction, avec la confiance qu'il mène son peuple sur le bon chemin ».
Les patchworks de mots qui suivent sont en outre valables pour les nombreuses sociétés africaines dans lesquelles perdurent encore de grosses rivalités : « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et il devient votre associé ». Le premier président noir en Afrique du Sud savait aussi distiller des discours universels et spirituels : « L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres (qualités à portée de toutes les âmes) sont les véritables fondations de notre vie spirituelle ». Dans le même sens, on retiendra : «N’oublie pas qu’un saint est un pécheur qui cherche à s’améliorer ».
Ceux qui reprochent souvent à Nelson Mandela son peu d’intérêt porté à l’Afrique durant son unique mandat présidentiel pourront retenir cette citation: « Souvent, les révolutionnaires d’autrefois ont succombé à l’appât du gain, et se sont laissés prendre à la tentation de confisquer des ressources publiques pour leur enrichissement personnel ». Et pour finir, des mots qui dépeignent mieux l’humilité de l’homme : « Je n'étais pas un messie, mais un homme ordinaire qui était devenu un leader en raison de circonstances extraordinaires » !!!
(Par Edem Gadegbeku)
Afriquinfos