Genève (© 2021 Afriquinfos)- Le nombre de migrants décédés en mer, en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé en 2021, a souligné mi-juillet l’OIM. Alors que nous ne sommes qu’au 7ème mois l’année en cours, le nombre de migrants clandestins morts en Méditerranée avoisine la barre des 1000. Le décès d’au moins 57 personnes au large de la Libye cette semaine élève à 970 le nombre de migrants clandestins morts en Méditerranée depuis le début de l’année.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui a donné ces chiffres, parmi les victimes de ce nouveau drame figurent vingt femmes et deux enfants en bas âge. Le bateau avait quitté dimanche la ville libyenne de Khoms, à quelque 120 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli, avant de rencontrer des problèmes techniques et de faire naufrage. « Des pêcheurs locaux et les garde-côtes libyens ont secouru 18 personnes », a indiqué le porte-parole de l’OIM, Paul Dillon.
« Les survivants ont indiqué à nos équipes qui répondent régulièrement à ces scènes déchirantes qu’au moins 57 personnes étaient portées disparues ». Selon le porte-parole, les équipes de l’OIM ont fourni une assistance médicale, de l’eau et des vivres aux survivants, qui viennent du Nigeria, du Ghana et de Gambie.
« Ce drame porte à environ 970 hommes, femmes et enfants le nombre de morts sur la route de la Méditerranée centrale en 2021 », a-t-il indiqué. L’OIM a fait état d’une augmentation des départs de migrants, des interceptions et des arrivées en Méditerranée centrale cette année.
13.000 personnes rapatriées en Libye au premier semestre 2021
Les garde-côtes libyens ont, eux, rapatrié plus de 13.000 personnes en Libye au premier semestre 2021, dépassant le chiffre total pour 2020, d’après le Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR).
ONG et agences onusiennes dénoncent régulièrement le renvoi en Libye de migrants interceptés en mer et les conditions déplorables dans les centres de détention. Passeurs et trafiquants ont par ailleurs profité ces dix dernières années du climat d’instabilité qui a régné dans ce pays d’Afrique du Nord depuis la révolte de 2011 ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Le pays de quelque sept millions d’habitants est devenu la plaque tournante du trafic d’êtres humains sur le continent. Des dizaines de milliers de migrants venus d’Afrique subsaharienne, en quête de l’eldorado européen, y sont la proie de trafiquants quand ils ne meurent pas en tentant la traversée. De plus en plus, des embarcations parties de Libye échouent en Tunisie voisine.
Jeudi, la Marine tunisienne a ainsi secouru 166 migrants originaires de plusieurs pays africains, partis de Libye avec une embarcation sur laquelle 16 cadavres ont été retrouvés. Selon l’OIM, la Tunisie a secouru et accueilli depuis janvier plus d’un millier de migrants partis de Libye, dont les embarcations avaient fait naufrage au large de ses côtes.
V. A.