La moitié des enfants africains sont sans papier

Afriquinfos Editeur
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Sans enregistrement adéquat à la naissance, ces enfants non aucune identité officielle, a déclaré Cornelius Williams, conseiller régional pour la protection de l'enfance au sein de l' UNICEF.

"Pouvez-vous imaginer un enfant qui n'ait pas d'identité, pas d' existence écrite ? Imaginez être né, vivre sa vie et mourir sans avoir jamais existé sur aucun document… C'est comme si vous n' aviez jamais été là. Il n'y a aucune trace officielle de votre existence en tant qu'être humain", a-t-il dit.

Le conseiller régional a tenu ces propos à l'occasion de la 2ème Conférence sur l'enregistrement civil et les statistiques essentielles (CRVS) qui a lieu actuellement à Durban, d'après le Système d'information et de communication du gouvernement sud- africain.

Puisque la naissance de ces enfants n'a jamais été enregistrée, l'État ignore leur existence et ne prend aucune disposition pour eux, ce qui place ces enfants en situation de désavantage et complique la planification de leur avenir, a déclaré M. William.

"Nous nous apercevons de plus en plus que les plans des gouvernements ne tiennent pas compte de ces enfants, en particulier lorsqu'ils proviennent de communautés marginalisées (.. .) Il n'y a aucun plan pour eux s'ils enfreignent la loi, ils sont traités comme des adultes puisqu'il n'y a pas de certificat de naissance pour prouver qu'ils ne sont pas adultes", a-t-il déclaré.

"Cela signifie que les lois de protection de l'enfance ne les protègent pas", a-t-il souligné.

"La faute de cette situation revient à la fois aux gouvernements et aux parents, a-t-il dit.

"Les pays n'ont pas de système approprié en place. Ils utilisent toujours des lois obsolètes, reliques de l'ère coloniale, qui n'ont jamais été modernisées, des systèmes qui n'ont jamais été modernisés. Il y a des systèmes basés sur le papier", a dit M. Williams.

Faute de moyens financiers, de nombreux gouvernements africains ne peuvent enregistrer toutes les naissances, a estimé M. Williams.

Concernant les parents, certains, en particulier dans les régions rurales, ne voient pas l'utilité que leurs enfants disposent de certificats de naissance, car ils ne comptent pas les scolariser.

La conférence CRVS réunit 54 ministres africains chargés de l' enregistrement de l'état civil et des statistiques vitales ainsi que 500 délégués comprenant des experts techniques de l'état civil, des partenaires de développement, des jeunes statisticiens et des professionnels.