Mohammed VI et Juan Carlos Ier : Affrontement avec le sourire

Afriquinfos Editeur
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Pas de doute, l’apparat sera irréprochable et nous aurons droit à la franche et sincère poignée de main amicale. Mais une visite diplomatique n’est jamais gratuite, et l’Espagne et le Maroc ont plusieurs points sensibles à aborder avant la fin de la rencontre, avec chacun des intérêts à défendre et des positions à tenir.

Amnesty International appuie sur l’aspect humain, qu’il ne faut pas oublier derrière les questions d’affaires, de commerce et d’investissements. « Les droits de l’homme doivent être au centre de nos préoccupations à tous », prêche d’ONG d’envergure mondiale. Elle met notamment en exergue trois points essentiels que le chef d’Etat Européen doit absolument défendre face au roi Mohammed VI : le Sahara, les journalistes, et les femmes.

Pour le Sahara, c’est le fréquent non-respect des droits de l’homme et l’ « opacité » entourant la région qui coincent. L’ONG dénonce « l’usage excessif de la force contre les sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d’expression, de réunion et d’association ». Notamment, le roi d’Espagne devra négocier adroitement sur la question gênante des 22 sahraouis condamnés par un tribunal militaire en février dernier de manière totalement arbitraire et contraire à la justice.

Amnesty International s’élève également contre les mauvais traitements infligés aux journalistes du Maroc et la situation des femmes toujours très déséquilibrée, appelant même à une « réforme du code pénal afin de changer la définition du mot ‘viol’ ». En outre, l’ONG demande la « dépénalisation des relations sexuelles entre adultes consentants ».

Autant de sujets épineux que Juan Carlos Ier est encouragé à aborder durant sa visite. Reste à voir ce qu’il parviendra à obtenir, à coups de compliments convenus et de sourires stratégiques.