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"Les voleurs du MNLA ont pillé des lieux avant de se réfugier dans la cour de la voierie dans le but de camoufler leurs butins. Alertés entre temps par des habitants de la ville, les éléments du Mujao sont venus faire office de gendarmes. Ça a failli mal tourner, il y a eu des coups de fusils en l'air", a indiqué mercredi une source de Gao.
"Finalement, ils ont contraint les combattants du MNLA à fuir. C'est toujours comme ça, les uns volent, les autres viennent au secours", a-t-elle précisé.
C'est à Gao, la cité des Askia, que le poste de commandement opérationnel de l'armée malienne existait avant son occupation fin mars dernier par le MNLA et Ançar Dine D'Iyad Ag Ghali. De l'avis d'un notable de ladite ville, "la résistance existe même si elle est timide et un peu passive".
Expliquant les raisons de la "déchéance du MNLA", une autre source a indiqué: "Au sein du MNLA, il y a des combattants bergers, des ignorants qui ont été induits en erreur par des chefs militaires et des politiciens de ce mouvement. Ces combattants ignorants qui n'ont jamais été à l'école ont été conduits dans la galère par leurs responsables".
"Deux ou trois jours après la prise de notre ville (Gao, Ndlr), nous avons compris que ces gens-là qui sont à la tête de ce mouvement sont des ignares et qu'ils ne peuvent rien pour nous. Nous avons jugé nécessaire de prendre nos responsabilités".
Face à cette résistance, "le prétendu ministre de la Communication de l'Azawad, Moussa Ag Assarid, venu de Paris il y a six jours, a demandé mardi dernier aux populations de pardonner ce qui s'est passé, de collaborer pour pouvoir bien négocier avec le gouvernement malien".
"En clair, le MNLA est à court d'idées et d'arguments, ses dirigeants commencent à faire tomber le voile eux-mêmes", a affirmé un habitant de la ville, qui a préféré garder l'anonymat pour ne pas faire l'objet de représailles.
Moussa Ag Assarid "n'arrête de parler de négociation ces derniers temps à travers conférence de presse et intervention à la radio, depuis le lundi 18 juin dernier".
"Moussa Ag Assarid va jusqu'à dire +même si le Mali revenait+. Or, auparavant son mouvement était intransigeant et ne parlait que d'indépendance. Eux-mêmes ont l'impression qu'ils ont perdu", a ajouté cet habitant.
"Actuellement, vu les problèmes qui sont là à Gao, le MNLA n'a rien, n'a pas de partenaires, pas d'aide, pas d'initiatives pour faire face aux besoins. Donc, ses combattants reculent maintenant", a-t-il dit.
Du côté de la capitale malienne, cette déchéance du MNLA est bien appréciée.
"MNLA, Ançar Dine, Mujao, AQMI sont tous les mêmes, c'est-à- dire les ennemis du Mali. Notre souhait que ces bandits continuent à se canarder là-bas avant la riposte de l'armée malienne", ont déclaré des Maliens vivant à Bamako et à l'étranger, notamment en Europe.
Les occupants des trois régions du nord du Mali ont des points de vue divergents, chacun visant un but bien déterminé.
En effet, à Tombouctou, la cité des 333 Saints, c'est Ançar Dine D'Iyad Ag Ghali qui a le contrôle de la ville, tandis que le Mujao, composé de combattants d'autres "nationalités", tienne les reines dans le cercle de Bourèm (région de Gao).
Quant à Kidal, c'est Al-Quaïda au Maghreb islamique (AQMI), en étroite collaboration avec son allié direct Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali, qui règne en maître.
Evoquant la libération du nord du Mali, des sources de la cité des Askia ont indiqué: "Nous sommes optimistes pour une probable intervention de l'armée malienne, soutenue par les jeunes combattants du Ganda Izo, du Ganda Koï (qui a récemment repris les activités) et des Forces de libération du nord (FLN)".
Selon un responsable de l'un des groupes d'autodéfense, "les trois groupes d'autodéfense qui soutiennent l'armée malienne sont postés quelque part, (je préfère ne pas indiquer le lieu pour des raisons stratégiques)".
Sur ce point, un citadin de Gao a noté "on ne croit pas trop en fait aux forces ouest africaines".