Le michopo, une saveur venue d’ailleurs

Afriquinfos Editeur 155 Vues
3 Min de Lecture

Dans la plupart des gargotes de Bwiza, devenu une vraie « capitale du michopo », on croise des Sénégalais, des Maliens, des Guinéens, des Gambiens, des Congolais, des Tanzaniens…

Cette spécialité sénégalaise introduite au Burundi dans les années1990 est la vraie rivale de la très nationale brochette de chèvre ou de bœuf, généralement accompagnée de piment rouge, de banane plantain ou d’une variété de pâte de manioc communément appelée ubuswage, le tout arrosé d’une bonne bière.

Les habitants des autres quartiers de la ville viennent à Bwiza seuls, en couple ou en groupe, pour goûter à cette spécialité. Ils disent préférer manger le michopo de Bwiza qui, à les en croire, n’a pas d’égal comme régal. « On trouve du michopo dans d’autres quartiers, mais ce n’est pas la même chose », confirme un jeune couple.   

Le travail commence par les bouchers, curieusement baptisés, ici, « vétérinaires ». Ils coupent en petits morceaux la viande. Après cette opération, le tout est passé au four ou dans une sorte de fût compartimenté. Une partie, celle du bas, est réservée au charbon de bois. Une autre partie, celle du haut, sert de réceptacle pour les morceaux de viande posés sur une sorte de tamis. La cuisson dure une heure.

On n’ajoute pas d’huile au michopo. Le cuisinier doit rester tout près du four pour s’assurer que tous les morceaux sont bien exposés à la braise, et veiller à diminuer progressivement la température. Les morceaux de viande sont ensuite emballés dans du papier aluminium afin de les maintenir à la bonne température.

Le michopo est servi avec de la chikwangue (un bâton de manioc roulé dans une feuille de bananier), des pommes frites, de la banane plantain, de l’oignon blanc, du citron… Pour une assiette, il faut débourser 3000 Fbu (975 F CFA). Contre 900 Fbu (292 F CFA) au moment de son introduction dans le pays, il y a un quart de siècle. La crise économique est passée par là.

Abdoulaye Ndiaye, un vieux Sénégalais du quartier Bwiza, ne cache pas sa joie. Il avoue un chiffre d’affaires quotidien de 200 000 Fbu (65 000 F CFA), parfois plus les week-ends. Le michopo fait désormais partie du menu proposé dans plusieurs gargotes de l’intérieur du pays.