Le gouvernement mauricien a refusé l'accès à son port en raison de prises de positions de l'ONG contre les intérêts de la République de l'océan Indien, écrit le journal week-end.
La première raison derrière le refus de Maurice concerne l' appui inconditionnel accordé par Greenpeace aux autorités britanniques dans le projet controversable de créer un parc marin protégé dans l'archipel des Chagos.
Port-Louis a officiellement dénoncé la position "hypocrite" de Greenpeace dans ce dossier.
"Le gouvernement de la République de Maurice regrette profondément que Greenpeace International a choisi de fermer les yeux sur l'excision illégale de l'archipel des Chagos par le Royaume-Uni à partir du territoire de la République de Maurice, en dépit de la large reconnaissance internationale, y compris de l'Union africaine, du Mouvement des non-alignés et le Groupe des 77 et de la Chine, de la souveraineté de la République de Maurice sur les Chagos", déclare Port-Louis.
Pour le gouvernement mauricien, l'attitude de Greenpeace relève de la pure hypocrisie car "ces défenseurs déclarés de l' environnement savent pertinemment bien que le projet de Parc marin protégé aux Chagos exclut spécifiquement la base militaire et nucléaire des Américains de Diego-Garcia, la seule île de l' archipel susceptible de produire des déchets en tous genres pour polluer l'environnement."
Port-Louis dénonce le silence de Greenpeace International sur cet aspect du soi-disant projet environnemental de la Grande- Bretagne.
Port-Louis soutient que le projet de Parc marin protégé aux Chagos n'est qu'un subterfuge pour bloquer tout éventuel retour des Chagossiens dans leurs îles natales.
Une hypothèse qui a été confirmée par "les messages confidentiels de Wikileaks" qui, par ailleurs, ont été déclarés admissibles devant la Haute Cour de Londres dans la contestation du projet.
"Greenpeace International ne peut ignorer ce détail, à moins que cette ONG n'ait d'autres intérêts à défendre", laisse-t-on entendre de source du gouvernement mauricien.
La deuxième raison de l'opposition de Maurice à la présence du SY Rainbow Warrior est l'opposition de l'ONG contre les opérations de thoniers senneurs dans l'océan Indien. Une position susceptible de nuire aux intérêts du avec des conséquences néfastes pour le Seafood Hub (centre halieutique) de Port-Louis.
Depuis ces derniers mois, cette ONG réclame l'interdiction des thoniers senneurs en avançant que le stock de poissons, particulièrement de thon, aurait un stade avancé d'épuisement dans cette partie de l'océan Indien.
"Les thèses défendues par Greenpeace International sont en net déphasage, pour ne pas dire en nette contradiction, des conclusions des études scientifiques menées par la FAO et l'Indian Ocean Tuna Commission garantissant que le stock est relativement stable. Cette campagne contre les thoniers senneurs représente une véritable menace pour les activités des conserveries de thon à Maurice avec d'importants investissements en voie de réalisation. Nous avons à prendre des mesures de précaution et être vigilants pour ne pas mettre en péril un secteur économique de cette envergure", déclare le gouvernement mauricien.
Une interdiction des campagnes de pêche avec la participation de thoniers senneurs dans l'océan Indien mettra à rude épreuve l' approvisionnement en matière première les trois conserveries de thon en opération et une quatrième annoncée pour l'année prochaine.
Port-Louis envisage maintenant de mettre en place une coordination des autres pays de l'océan Indien comme les Seychelles ou La Réunion, également menacés, pour contrer l' offensive de Greenpeace dans la région.