Le roi Mohammed VI a exhorté samedi dernier les pays partenaires du Maroc à « clarifier » leur position sur la question du territoire disputé du Sahara occidental et à le soutenir « sans aucune équivoque ».
« Je voudrais adresser un message clair à tout le monde: le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », a déclaré le roi dans un discours radio-télévisé à l’occasion de la fête dite de « la Révolution du roi et du peuple », célébrant un épisode historique de la lutte anticoloniale et qui symbolise le lien entre le monarque et ses sujets.
« C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit », a-t-il souligné. « S’agissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque », a davantage insisté le souverain chérifien.
Ce dernier n’a pas précisé à quels pays s’adressait plus particulièrement son message. Mais il a salué la position « incontournable » des Etats-Unis – qui ont reconnu la « marocanité » du Sahara occidental sous la présidence de Donald Trump, une initiative assumée par son successeur Joe Biden.
Mohammed VI s’est également félicité du revirement de l’Espagne, et dans une moindre mesure de l’Allemagne, qui se sont ralliées à « l’initiative d’autonomie » sous souveraineté marocaine prônée par Rabat pour régler le conflit du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole, que se disputent depuis des décennies le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, est considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU. Le Maroc en contrôle 80% et prône une autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination.
Dans son discours, également longuement consacré à la diaspora marocaine, Mohammed VI a appelé à resserrer institutionnellement les liens entre « les Marocains du monde » et leur patrie, « y compris avec les centaines de milliers de juifs marocains » à l’étranger. Le Maroc et Israël ont renoué leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre l’Etat hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.
En contrepartie, l’administration Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Les quelque 700.000 Israéliens d’ascendance marocaine ont souvent gardé des liens très forts avec leur pays d’origine.