Les marocains sont-ils toujours les bienvenus au Canada ?

Afriquinfos Editeur
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Le Canada a toujours été vu comme l’un des pays les plus justes au monde en matière d’immigration. Mais depuis une dizaine d’années au moins, sa politique vis-à-vis des travailleurs étrangers a progressivement changé, passant discrètement de la générosité à l’exploitation pure et simple.

Le documentaire de Marie Boti et Malcolm Guy, « La fin de l’immigration ? », met en lumière ce phénomène préoccupant. Il en ressort que le système canadien tel qu’il existe à ce jour profite uniquement aux entreprises nationales, au détriment des travailleurs eux-mêmes.

Cela ressemble un peu à un self-service : les entreprises sont celles qui mettent au point le dossier des immigrants, selon la main-d’œuvre dont elles ont besoin ; le gouvernement se contente d’approuver ou non. Les entreprises ont ainsi le pouvoir d’accorder un Avis relatif au Marché du Travail (AMT) aux étrangers qu’elles désirent employer.

L’AMT est un document nécessaire pour émigrer, mais il n’est que temporaire. De plus, pour la période assignée, il oblige l’individu à travailler exclusivement pour l’entreprise qui le lui a fourni. Au terme de la période prévue, si le travailleur ne trouve pas un autre employeur pour un autre AMT, il est forcé de rentrer chez lui. En effet, l’AMT ne donne pas la possibilité de devenir résident permanent.

Avec ce système, le travailleur étranger est donc totalement dépendant de son employeur : celui-ci peut lui faire accepter les conditions qu’il veut pour son embauche, lui faire faire des heures supplémentaires non payées, le faire travailler lorsqu’il est malade…

Avec 213.500 travailleurs étrangers au Canada l’an passé, dont une bonne part originaire du Maroc, le phénomène est pour le moins préoccupant. Des pratiques qui rappellent de très mauvais souvenirs…

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