Maroc : Le tourisme sexuel, dérangeant phénomène de mode

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

Quand il s’agit de tourisme sexuel, Marrakech a une réputation aussi solide que sordide. Une réputation dont elle aimerait bien se débarrasser. Mais c’est ainsi : la ville, comme bien d’autres au Maroc, est malheureusement une destination privilégiée pour ces Européens aisés qui entendent passer « du bon temps » en espérant passer entre les mailles du filet.

Ce qui indigne les Marocains en ces temps de DanielGate, c’est précisément que lesdites mailles du filet ne sont pas toujours si resserrées que cela au Maroc. Le cas de Daniel Galvan, arrêté en 2011 pour avoir violé 11 enfants de 4 à 15 ans puis gracié par le roi, a finalement été résolu avec sévérité, puisque Mohammed VI a décidé d’annuler son pardon officiel, « à titre exceptionnel ». Mais cette rigueur de la justice est loin d’être systématique.

On ne se souvient que trop bien de noms comme Calvez Yvon Guillaume Albert, journaliste français ayant monté un réseau de pédophilie à Casablanca, ou Philippe Servaty, qui profitait de la pauvreté de jeunes filles pour les plonger dans la pornographie. D’autres encore viennent grossir la liste des touristes sexuels, dont la plupart ont bénéficié d’une incompréhensible clémence de la part des autorités marocaines.

Le phénomène, bien que tabou, est plus fréquent qu’on ne l’imagine. « Il est facile de venir au Maroc avec un statut d’occidental bourgeois et un pouvoir d’achat élevé pour séduire, tromper et abuser des jeunes filles qui (…) vivent dans une précarité affective et sociale » confirme Me Isa Gultasar.

La DanielGate a certes fait grand bruit, et l’on pourrait arguer que le Palais royal n’avait d’autre option de que répondre à la révolte du peuple. Il est à espérer, cependant, que de telles affaires ne soient pas tolérées à l’avenir, quelle que soit leur médiatisation, et qu’une application rigoureuse de la loi tarisse cette mode du tourisme sexuel.
 

Afriquinfos