Le Maroc, solution face à la surpopulation carcérale Suisse ?

Afriquinfos Editeur
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En Suisse, la surpopulation carcérale est devenue un véritable problème et commence à être une des principales préoccupations des politiciens. Avec seulement huit places de prison pour 10.000 habitants, la confédération helvétique connait de grosses difficultés pour faire appliquer les peines. Face à cette situation sans précédent dans le pays, les hommes politiques font preuve d’une originalité sans fin, pour apporter une solution durable et peu coûteuse.

– Se tourner vers le Maroc et le Kosovo –

Le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet envisage cette option avec beaucoup de sérieux. Selon lui, pour atténuer la crise de la surpopulation carcérale, la Suisse devrait se tourner vers l’étranger, et principalement le Maroc et le Kosovo, deux pays avec lesquels elle a déjà signé plusieurs accords. Il propose ainsi de reconduire les criminels dans leur pays d’origine. Ceci permettrait à la confédération helvétique de ne plus avoir à se soucier des marocains et des kosovares, mais aussi de ne plus s’occuper des binationaux. Selon certains, si cette option était mise en place, il se pourrait qu’elle ne soit qu’une étape vers la construction de prisons dans ces deux pays.

– Construire une prison en France avec une porte en Suisse –

Cette idée est sans aucun doute la plus originale, mais c’est aussi celle qui est la plus avancée. Damien Meslot, député-maire UMP de Belfort et Pierre Kohler, maire démocrate-chrétien de Delémont travaillent ensemble sur ce projet. Leur idée est de construire une prison en France où les coûts de constructions et les salaires sont plus faibles. Les coûts de construction seraient assumés par la France tandis que la Suisse assurerait l’exploitation de la future prison. Ainsi, elle pourrait accueillir des prisonniers des deux pays, tout en préservant l’intégrité et l’autonomie du pouvoir judiciaire de chacun.

Les deux maires projettent déjà d’écrire à Christiane Taubira, la garde des sceaux française, pour qu’une étude de faisabilité soit menée. Malgré l’ambition du projet, ils sont optimistes, estimant que ce qui a été fait pour l’aéroport Bâle-Mulhouse peut aussi se faire pour une prison.

– Des propositions plus classiques –

En parallèle, d’autres personnalités politiques ont fait des propositions plus ordinaires pour lutter contre le problème de la surpopulation carcérale en Suisse. Certains, malgré le coût, construisent simplement de nouvelles prisons : Vaud ouvrira 80 places dans la plaine de l’Orbe et le Jura projette une prison de 45 à 70 places évaluée à 50 millions.

D’autres, plus pragmatiques, proposent la création d’un fichier national, indiquant le nombre de places disponibles dans chaque prison. Ceci permettrait de faciliter la répartition des prisonniers entre chaque canton.

Les plus défaitistes, quant à eux, proposent d’assouplir la législation, augmentant le nombre maximum de détenus pouvant être incarcérés dans la même cellule. Une telle mesure devrait être prise avec beaucoup de précautions, puisqu’il faut tenir compte des droits et de la sécurité des détenus.

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