Maroc: Les scénarios possibles maintenant que l’Istiqlal est parti

Afriquinfos Editeur
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Cette décision a été prise il y a quelques mois déjà par le Conseil national du parti, et mise en application par le Comité exécutif. Celui-ci a estimé à ce propos avoir donné au chef de gouvernement le temps de remédier au retrait du PI de sa majorité gouvernementale. Dans ce sens, le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, a accusé le chef du gouvernement de ne pas respecter les dispositions de la constitution et d'entraver le développement du pays, ajoutant que Benkirane travaille de manière unilatérale et prend des mesures "impopulaires". Il a en outre affirmé que l'Istiqlal va se retirer du gouvernement en raison de l'absence de toute possibilité de dialogue avec le chef de l'Exécutif.

Le Comité exécutif du parti a aussi appelé les deux groupes du PI au Parlement marocain à une réunion avec la direction du parti à une date qui sera fixée ultérieurement, afin de mettre au point la méthodologie de travail et de coordination qu'exige l'opposition. Maintenant que les ministres du PI ont présenté, mardi, une démission collective au chef de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, quels sont les scénarios possibles?

Scénario n°1: le roi du Maroc Mohammed VI, constatant que le gouvernement n'a plus de majorité au Parlement et conformément aux dispositions de la constitution, ouvre des consultations avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, les présidents de la Chambre des représentants (première chambre du Parlement marocain), Karim Ghellab, de la Chambre des conseillers (deuxième chambre du Parlement marocain), Mohamed Cheikh Biadillah et avec le président de la Cour constitutionnelle (encore appelée aujourd' hui Conseil constitutionnel), à l'issue de quoi, il procède à la dissolution de la Chambre des représentants et justifie son acte par un discours officiel à la nation. Un nouveau scrutin législatif se doit d'être organisé dans les deux mois suivant le discours royal.

Scénario n°2: le chef du gouvernement dissout lui-même la Chambre des représentants comme la constitution lui en donne le droit. Abdelilah Benkirane pose à l'ordre du jour d'un conseil des ministres présidé par le roi du Maroc, sa décision de la dissolution de la Chambre des représentants. Après avoir obtenu la promulgation de sa décision par le conseil des ministres, M. Benkirane convoque une plénière extraordinaire de la Chambre des représentants, devant laquelle il prononce un discours pour justifier sa décision de dissoudre le Parlement. Il conduit alors un gouvernement provisoire durant deux mois, délai durant lequel une élection législative est organisée.

Scénario n°3: la Chambre des représentants fait tomber le gouvernement: l'opposition à la Chambre des représentants soumet au vote une motion de censure contre le gouvernement, la motion est votée puisque le gouvernement n'a plus de majorité après le retrait de l'Istiqlal, le gouvernement tombe mais reste aux affaires provisoirement, jusqu'à ce que le PJD, qui est le 1er parti à la chambre en termes de nombre de sièges (117), ne reconstitue une nouvelle majorité et qu'une personnalité du parti ne soit nommée chef du gouvernement par le roi.

Scénario n°4, le dernier: M. Benkirane, constatant le retrait de sa majorité du parti de l'Istiqlal, prend contact avec d'autres partis au Parlement pour le remplacer, les plus proches de cette possibilité étant le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l'Union constitutionnelle (UC).

Un responsable du PJD avait déclaré que le chef de l'Exécutif pourrait proposer de nouvelles figures capables de mieux représenter leur formation au sein du gouvernement, ajoutant que les dirigeants du parti ne veulent pas convoquer des élections législatives anticipées.