Le Maroc revoit sa stratégie agricole et prévoit une hausse de 5% de la valeur ajoutée

Afriquinfos Editeur
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Selon le ministre marocain de l'Economie et des Finances, M. Nizar Baraka, cette croissance sera tirée par une hausse significative de la valeur ajoutée céréalière de 27,8%, ainsi que la consolidation de la croissance des autres filières, notamment l'élevage de 2,1%, les cultures maraîchères (0,8%) et l'arboriculture (0,9%). La même source ajoute que sur le plan national, une hypothèse pour la production céréalière de 65 millions de quintaux a été retenue.

Il faut noter que le contexte mondial, marqué notamment par le changement climatique et la hausse des prix des produits agricoles, a amené le Maroc à revoir sa stratégie agricole dans un sens de mise à niveau, de restructuration et de redéfinition des missions.

En dépit des efforts entrepris par les pouvoirs publics pour améliorer la productivité du secteur agricole au Maroc et celui du blé plus particulièrement, les résultats enregistrés en général ne suffisent pas à couvrir les besoins du marché local en cette matière. En 2010 par exemple, les quantités de blé importées pour satisfaire les besoins du pays ont été de près de 27 millions de quintaux tandis que le blé écrasé de production locale fût de seulement 18,5 millions de quintaux.

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Des difficultés structurelles, liées à la dépendance vis-à-vis des aléas climatiques, continuent à influer sur la production locale désavantagée également par la lenteur de la diffusion des progrès techniques, de l'éclatement des superficies exploitables et de la difficulté d'accès des producteurs au système de crédit.

Face à cette situation et compte tenu de la demande en céréales, à l'horizon 2020, qui s'établirait selon plusieurs études menées à cet effet aux environs de 120 millions de quintaux, le déficit céréalier à combler à partir des importations s'aggraverait de plus en plus, induisant ainsi une forte pression sur le budget de l'Etat.

Rappelons que suite à la décision annoncée de la suspension des droits de douanes sur l'importation du blé tendre à partir du 16 septembre 2011, le Maroc a mis en place un système de restitution au profit des importateurs. Cette mesure consiste à prendre en charge le surcoût engendré par la flambée des cours mondiaux par rapport au prix ciblé par le gouvernement marocain qui s'établit à 260 DH/quintal entrée moulin. Un seuil qui permet de maintenir le prix du pain inchangé. Dans le cas inverse, la différence devrait être restituée à l'Etat.

Les importations de blé tendre proviennent essentiellement des pays de l'UE (France, Allemagne) des Etats-Unis, de l'Ukraine, de la Russie et dans une moindre mesure du Canada et de l'Argentine. Pour le blé dur, le Canada se place au premier rang des pays fournisseurs de ce produit pour le Maroc.

Ainsi, les niveaux de production moyens sont en-dessous du potentiel génétique des différentes cultures et espèces animales. Les manques à gagner en termes de productivité dépassent parfois les 50% même en zones irriguées. Le rattrapage de ces manques à gagner nécessite l'exploitation rationnelle des ressources naturelles (eau, sol, environnement …) dont jouissent les différentes régions du royaume. Ceci va de pair avec la mobilisation des différents acteurs du secteur agricole dans une complémentarité des rôles.