Avec de moins en moins d'actifs pour cotiser, le financement de la redistribution s'avère à terme des plus problématiques.
Au Maroc, il existe trois caisses de retraite obligatoires: la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les personnes du privé, la Caisse marocaine de retraite (CMR) pour les fonctionnaires de l'Etat et le Régime collectif d'allocation de retraite, géré par la Caisse nationale de retraite et d'assurance (CNRA) pour les personnes de la fonction publique non titulaires.
La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) est quant à elle facultative et assure un régime complémentaire aux salariés. Les cotisations sont à la charge et de l'entreprise et de l'affilié, dans des proportions variant de moitié/moitié à un tiers/ deux tiers. Cotisations amenées à baisser, avec le vieillissement de la population, dans des proportions pour le moins inquiétantes à moyen terme. La proportion actifs/retraités sera d'un pour un à l'horizon 2020.
D' ailleurs, la faillite de la CMR est prévue en 2020, si rien n' est entrepris. La CNSS souffre aussi, mais dans une moindre mesure. Son assise financière n' est guère stable. Pendant des années, cette caisse a était victime de mauvais gestionnaires, causant la perte de 115 milliards de DH. L' affaire est devant la justice.
Le projet de réforme préconise une redéfinition de l' assiette des cotisations, la révision du mode d' indexation des pensions, la diversification de la couverture, la constitution de réserves effectives et protégées et l' introduction de mesures de flexibilité de la retraite. L' Etat marocain compte aussi transformer ce régime facultatif en régime obligatoire, complémentaire de la CNSS.
A noter que seulement 20% des salariés du privé au Maroc ont une couverture retraite, selon le dernier rapport de la CIMR. L'âge de la retraite au Maroc est fixé à 60 ans tant dans le secteur privé que public, mais seuls les fonctionnaires et une minorité de salariés du secteur privé bénéficient de la couverture retraite, soulignent les responsables de la CIMR.
Selon les projections faites par le Centre d' études et de recherches démographiques (CERED) allant jusqu' à 2014, les effectifs des personnes âgées (60 ans et plus) connaîtraient une croissance soutenue avec un rythme de 2,8 % annuellement. L'effectif des personnes âgées de plus de 60 ans est passé de 833.000 à 2,4 millions entre 1960 et 2010 au Maroc, soit une augmentation de 2,3%", dans un rapport publié en octobre par le HCP (Haut commissariat marocain au Plan). L'espérance de vie au Maroc est quant à elle passée de 62 ans au début des années soixante à 73 ans actuellement et le nombre de personnes âgées augmenterait de 3,5% entre 2010 et 2030, selon les derniers chiffres du HCP.