Le roi Mohamed VI a su combiner intelligemment une politique économique et suffisamment sécuritaire pour éviter la crise économique qui a sévi dans les pays comme l’Egypte, Tunisie ou Libye.
En revanche, ces dernières années la note pour les subventions alimentaires et pétrolières n’a cessé d’augmenter alors que le tourisme et les investissements directs sont en baisse, ce qui aggrave le bilan actuel. Raza Agha, expert en économie pour l’Afrique et le Moyen-Orient s’est exprimé à ce sujet : « Depuis que j’étudie le cas du Maroc, je n’ai jamais vu de tels problèmes fiscaux ».
Le roi Mohammed a mené une politique sociale en créant des emplois tout en maintenant le niveau de la masse salariale dans le secteur public et les subventions. Il a aussi mis en œuvre des politiques favorisant l’entreprenariat local pour attirer les capitaux étrangers. A ce propos, Nizar Baraka, ministre des finances, a dit lors d’une conférence : « Le Maroc doit entretenir un bon climat des affaires (…). Nous avons modernisé le secteur financier et notre compétitivité s’est accrue ».
Désormais, les subventions publiques ne représentent plus que 8% du PIB en 2012, pendant que la dette publique est passée à environ 50% du PIB en 2008: « Le coût du secteur publique est devenu insoutenable », dit M. Khan, star du cinéma bollywoodien et proche du roi Mohammed VI.
Il sera difficile pour le nouveau gouvernement mené par le Parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (PJD) de lancer des politiques de coupes d’emplois ou de baisses de salaires dans le secteur public.
Najib Akesbi, un économiste de Rabat, montre du doigt des investissements précédents dans des infrastructures de type aéroports ou autoroutes qui n’ont pas permis de créer des emplois à long terme.
Le gouvernement tente d’obtenir une aide de 5 milliards d’euros de la part du FMI alors qu’en 2011 le Maroc avait déjà reçu une aide un peu près équivalente de la part de monarchies de la péninsule.
Au départ, le gouvernement était réticent à engager des mesures radicales d’austérité mais il reconnaît maintenant qu’il faut agir vite avant qu’il ne soit trop tard : « Figer les subventions publiques est le mieux pour le peuple. On ne peut pas attendre que tout s’effondre », avoue le leader du PJD et premier ministre, Abdelilah Benkirane, le mois dernier à Rabat.