Maroc : L’ ICCAT fixe les quotas de pêche du thon rouge à Agadir

Afriquinfos Editeur
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Le choix de la ville d'Agadir n' est pas fortuit puisqu' il s' agit du premier port de pêche du Maroc, avec 120.000 tonnes de poissons et crustacés par an. Au total, ce sont 370 unités côtières, 240 chalutiers hauturiers et 1.206 unités de pêche artisanale qui emploient 15.000 personnes (2% des postes de la région)  pour un PIB de 1,8 milliard de dirhams (6% du PIB régional).

L'ICCAT, qui regroupe 48 Etats membres a annoncé qu' au Maroc, la pêche au thon rouge a connu une baisse significative l' année dernière. "En 2011, les captures du thon rouge ont atteint 1 237 tonnes, soit une diminution de 22% par rapport à 2010", indique un rapport du Comité permanent pour la recherche et les statistiques relevant  de l' ICCAT.

La pêche des espèces de thonidés et des espèces apparentées a atteint une production de 8.584 tonnes au cours de l'année 2011, contre 10.722 tonnes en 2010, soit une baisse d'environ 20% en termes de volume.

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Selon le document, cette baisse est principalement due à "la réduction des prises des palangriers et à l' interdiction des filets maillants dérivants", dits les FMD.

Le comité scientifique de l'ICCAT, réuni début octobre à Madrid en Espagne, avait indiqué que les stocks de thon rouge étaient en voie de rétablissement, émettant toutefois de larges réserves sur l'ampleur de cette hausse.

De plus de 50 mille tonnes par an dans les années 90, l'entrée en vigueur du système des quotas a ramené les prises à 28,5 tonnes, en 2008, puis à 22 mille tonnes en 2009, ensuite à 13,5 mille tonnes l'année d'après, avant de descendre à 12,9 mille tonnes entre 2011 et 2012. L' ICCAT recommande le maintien des quotas en vigueur actuellement, à savoir 12 900 tonnes pour la Méditerranée et 1 750 tonnes pour l'Atlantique ouest.

Dans ce sens, le ministre marocain de l'Agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhennouch, a lancé un appel pressant à faire montre de mobilisation et d'implication pour réfléchir sur de nouveaux instruments de régulation et de gestion responsable" de cette ressource.

Il a assuré que ces mécanismes doivent prévoir "la mise en place de mesures de gestion intégrant les approches permettant de mieux appréhender les questions environnementales, des mesures de contrôle et de suivi intégré, le renforcement de la coopération régionale et l'accompagnement des parties contractantes en développement".

Le ministre marocain a précisé que la pression de pêche exercée quotidiennement sur les stocks, la prolifération de la pêche illégale non-déclarée et non-réglementée et d'autres facteurs naturels et humains interpellent tous les intervenants dans la gestion et l'exploitation des ressources thonières "à intensifier et à mutualiser leurs efforts de manière à concilier entre développement durable, exploitation rationnelle et préservation de l'environnement marin, en guise de bonne gouvernance des pêcheries".

Les travaux de cette réunion internationale, qui se poursuivent à huis-clos, s'articulent autour de l'examen d'une série de recommandations et de rapports scientifiques relatifs aux thonidés, à l'amélioration des statistiques et des mesures de conservation et de gestion de cette espèce et à l'organisation administrative et financière de l'ICCAT.