Le Maroc fait face à une régression des réserves en devises

Afriquinfos Editeur
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Lors de son intervention à la Chambre des représentants (1ère chambre du parlement marocain, sur "la régression des dépôts en devises", M. Baraka a indiqué que la baisse des réserves de changes est attribuable également à la hausse du déficit de la balance des paiements qui s'est établi à 200 milliards de DH, outre le recul de la demande extérieure adressée au Maroc en raison de la crise, notamment celle de l'Union européenne, qui s'est répercuté sur le taux de croissance des exportations marocaines ayant baissé de 5 %. Pour sa part, le recul des transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) de 4 % et des recettes touristiques de 1,6 % a entrainé une baisse des réserves de changes, a-t-il ajouté.

Devant ce déficit de liquidités, le Maroc avait lancé un emprunt obligataire sur le marché financier international d'un montant de 1,5 milliard de dollars en deux tranches dont l'encaissement s'est effectué le 11 décembre 2012.

Grâce à cet emprunt en dollars, les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib (Banque centrale) se sont établis à 138,3 milliards de DH à fin décembre.

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En novembre 2012, les avoirs extérieurs de la banque représentaient 3 mois et 20 jours d'importations de biens et services.

Par ailleurs, le ministre marocain a fait savoir que la dette du trésor devrait atteindre cette année 58% du produit intérieur brut (PIB). M. Baraka a mis en avant la nécessité de réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2016, notamment à travers la gestion rationnelle des dépenses, la maitrise du budget de la caisse de compensation et l'amélioration des recettes grâce à la réforme du système fiscal, relevant qu'un débat national impliquant tous les acteurs se tiendra prochainement afin de rechercher des solutions pour réduire les dépenses fiscales.

Rappelons que lors de la présentation du chef du gouvernement marocain, M. Abdelilah Benkirane, dans le cadre de la séance mensuelle sur la politique générale, l'opposition a exhorté, en août dernier, l'Exécutif à fixer des priorités pour affronter cette conjoncture difficile et conforter les acquis des dernières années, considérant que les chiffres fournis par le gouvernement augurent d'une étape très critique, allusion au creusement du déficit budgétaire, à la baisse des transferts des Marocains résidant à l'étranger, à l'état des récoltes à cause de la sécheresse, au recul des recettes touristiques, à la régression de la demande extérieure en raison de la crise en Europe, principal partenaire du Maroc, ainsi qu'à l'amenuisement des réserves en devise.

Répondant aux inquiétudes exprimées par l'opposition marocaine, M. Benkirane avait souligné que la confiance reste de mise dans l'économie nationale selon plusieurs indicateurs, avec une croissance prévisionnelle de 3,4% en 2012, appelant à bannir le discours mystificateur faisant état du "recul" de cette confiance.

M. Benkirane avait également indiqué que parmi ces indicateurs, figurent notamment la réalisation d'un taux de croissance de 4,7 % en dehors du secteur agricole, qualifiant ce taux de positif eu égard à la conjoncture internationale marquée par une série de révisions à la baisse des taux de croissance, outre une saison agricole en-deçà de la moyenne.