Le gouvernement espagnol avait donné l'autorisation en mars 2012, à la compagnie pétrolière Repsol, d'explorer les eaux profondes entre les Îles Canaries et le Maroc. L'exploitation de pétrole dans la région pourrait fournir l'équivalent de 10% des importations quotidiennes de l'Espagne. Repsol envisage de commencer le forage de deux puits début 2014, ce qui pourrait susciter des tensions entre Rabat et Madrid, rapporte la presse marocaine.
Le Maroc s'est opposé à cette décision unilatérale, le statut des eaux territoriales dans cette région de l'Atlantique n'étant pas encore défini. Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération avait alors adressé une note diplomatique aux autorités espagnoles, dans laquelle il protestait contre un acte jugé "unilatéral, contestable et inamical", portant atteinte aux droits inhérents à la souveraineté marocaine sur son plateau continental. La même source avait précisé que le Maroc n'accepte pas la ligne médiane car les Iles Canaries ne sont pas un Etat-Archipel mais un Archipel qui appartient à l'Etat espagnol.
Le gouvernement marocain a même mis en place une commission pour la délimitation du plateau continental sur la rive atlantique. Laquelle devra étudier tous les détails permettant de fixer de nouvelles frontières maritimes en vue de présenter les dossiers d' ici 5 ans devant la commission internationale chargée de cette question. "Cette délimitation est nécessaire pour sauvegarder les intérêts du Maroc", avait déclaré à la presse, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Othmani.
La Commission européenne s'est déclarée incompétente pour trancher un éventuel litige entre le Maroc et l'Espagne concernant la prospection pétrolière dans la zone maritime qui sépare les Iles Canaries du Maroc. Les éventuels litiges entre les deux pays sont, selon la Commission européenne, "hors des compétences de l'UE".
Par ailleurs, le Maroc pourrait devenir le plus grand chantier de prospection du pétrole dans le monde. Des rapports médiatiques australiens, cités par le journal marocain arabophone "AL ITTIHAD AL ICHTIRAKI" ont indiqué, samedi, que le Royaume pourrait devenir, au cours des deux prochaines années, le plus grand chantier de prospection du pétrole dans le monde.
Les sociétés d'exploration pétrolière devraient procéder l'année prochaine au fourrage de 8 puits pétroliers. Cette nouvelle a été confirmée par le ministre marocain de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Douiri, qui a récemment affirmé, au quotidien marocain "Les Eco", que le volume des investissements destinés à l'exploration pétrolière pourrait atteindre les trois milliards de dirhams cette année, contre moins de 1 MMDH par an lors des dernières cinq années. Le ministre a même prévu le forage de 12 puits on-shore et de plusieurs puits off-shore en 2014.
Le ministre a ajouté que le Maroc a conclu 32 conventions avec des compagnies internationales d'exploration pétrolière présentes sur le territoire marocain. Il a mis en avant l'exploitation du pétrole dans la province de Sidi Kacem (centre du Maroc) et de l'exploration du gaz naturel aux environs d'Essaouira (Sud-ouest du Maroc) et dans la région du Gharb (près de Kénitra, à 40 km au Nord de Rabat).
Mandatée par la société anglaise Gulfsands Petrolium, la Compagnie de forage, (Cofor Sas), filiale du groupe BTP français Vinci va commencer début septembre le forage d'un premier puits au nord-ouest du Maroc. Le coût global de l'opération a été estimé à environ 14,5 millions de dollars (123,6 millions de dirhams).